La marche des chômeurs, organisée hier dans la ville de Touggourt, a été empêchée par les services de police, nous a indiqué par téléphone Belkacem Khencha, délégué régional et vice-président du bureau national du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC). L'action initiée par le bureau local de la coordination a vu la participation de la majorité des membres du bureau national qui ont été tous interpellés, d'après la même source. Parmi les concernés par l'interpellation, Aïbek Abdelmalek (président du bureau national), Rachid Aouine (responsable de communication), Tahar Belabès (porte-parole de la CNDDC), deux membres du bureau de Oued Souf et deux autres du bureau local de Touggourt. «Notre action était pacifique, contrairement à l'intervention des forces de l'ordre qui était violente. Les policiers ont blessé Aïbek Abdelmalek à l'œil. Où sont donc les promesses de liberté avancées par Sellal ?», s'interroge Belkacem Khencha. L'empêchement des actions organisées par la CNDDC n'est pas nouveau pour les chômeurs, qui ont l'habitude de faire face aux interventions musclées des forces de l'ordre. «Si les interventions des forces policières sont devenues de plus en plus rudes, c'est parce que le système se sent aujourd'hui à l'abri des revendications du changement et loin de l'air des révolutions arabes, ajoute B. Khencha. Nous ne baisserons pas le bras et nous continuons à lutter par les moyens dont nous disposons pour que triomphe la cause du chômeur en Algérie.»