Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) se dédouane de l'idée que «certains milieux veulent répandre» liée à la «prise en otages» des élèves. Sur proposition de son secrétaire général, il appelle à la création d'un conseil social consultatif. Ce n'est pas la grève qui est répétitive, mais la crise du secteur de l'éducation qui se répète», répond Meziane Meriane, secrétaire général du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Pour sortir définitivement de cette crise, le Snapest propose la création d'un conseil social consultatif qui serait élu à la base. Cet organisme serait constitué des syndicats autonomes et ce, en fonction de leur représentativité sur le terrain. Il aura pour mission de représenter les travailleurs de l'éducation lors des négociations sur des dossiers les concernant. «Si cet organisme avait existé lors de l'élaboration du statut particulier, on aurait pu éviter les lacunes que contient ce statut», a estimé M. Meriane lors d'une conférence de presse, à la deuxième semaine de la grève des enseignants. Et d'ajouter : «C'est ce conseil qui négocierait en cas de problème, sans exclure le dialogue de la tutelle avec chaque syndicat.» Cette conférence était également une occasion pour le secrétaire général du Snapest de revenir sur l'attitude des parents d'élèves qui accusent les enseignants de prendre leur «enfants en otages». «Avec des classes de plus de 50 élèves, ils sont déjà pris en otages», considère M. Meriane, qui souligne que «nos enfants sont en Algérie, ils n'étudient pas à Londres ou à Paris». Et d'ajouter : «Pourquoi ces parents n'ont pas réagi lorsqu'on a demandé au Premier ministre d'ouvrir une enquête sur le retard qu'a accusé la réalisation des établissements scolaires ?» Les moyens que compte le secteur ne peuvent que prendre en charge 2 millions d'élèves, alors que 8 millions d'élèves sont scolarisés. «La véritable prise d'otage est lorsque l'on met 64 élèves de terminale dans une seule classe», répond Meziane Meriane aux parents d'élèves inquiets. Ce cas de figure a été relevé à Tiaret. Dans le même sillage, Djamel Rouani, membre du bureau du Snapest, fait remarquer que 800 000 élèves sont en train de geler dans les classes en l'absence d'appareils de chauffage. En réaction à la ponction sur salaire décidée unilatéralement par le ministre, le Snapest déclare qu'il n'y aura pas de rattrapage pour les cours perdus. Quant au taux de suivi de la grève déclaré par le ministère, à savoir 10%, M. Meriane affirme que 10% représentent 1 000 600 élèves sans cours. Faut-il attendre un taux de grève à 100% pour réagir, demande-t-il, assurant tout de même que les sujets d'examen ne porteront que sur les cours étudiés. Pour rappel, la grève qui a débuté la semaine dernière avec deux syndicats (l'Unpef et le Snapest) a été reconduite cette semaine. Le Cnapest, quant à lui, prévoit une grève illimitée à partir d'aujourd'hui. A ce titre, le Snapest appelle à de véritables négociations au lieu de dialogues stériles.