Le recteur de l'université Kasdi Merbah de Ouargla vient de solliciter l'accord du ministère de tutelle pour l'ouverture de la formation en première année biomédicale au titre de l'année universitaire 2014/2015. Ce qui veut tout simplement dire que les premiers médecins du Sud seront formés à partir de la rentrée universitaire prochaine à Ouargla. Un tabou est cassé et le rêve de toute une population commence à se matérialiser plus d'une année après l'annonce de l'acceptation d'un tel projet par les pouvoirs publics. Un aval survenu dans le sillage du mouvement social appelant à régler les vrais problèmes du sud du pays, très en retard en matière de couverture sanitaire par rapport au reste du pays. Officialisé à travers le décret exécutif n°13-100 du 14 mars 2013 et actuellement dirigé par un doyen officiellement nommé, le projet de la faculté de médecine de Ouargla a enfin pris forme avec la mise en place de l'infrastructure de départ, à savoir un bloc administratif et 1000 places pédagogiques répartis sur deux amphithéâtres de 300 places chacun, douze salles de travaux dirigés, dix laboratoires pédagogiques, un multimédia, un amphithéâtre réservé aux visioconférences et au télé-enseignement, une salle de calcul et bien sûr une bibliothèque contenant un fonds documentaire estimé à 2642 titres, dont 251 ayant trait à la médecine, avec un total de 7640 exemplaires. Pour ce qui est de l'encadrement qui est le volet le plus sensible de ce lancement historique, le recteur de l'université, qui affichait depuis sa prise de fonction, six ans plus tôt, son désir de mettre tous les atouts dans sa poche avant le démarrage de la formation, semble confiant en l'opportunité et le timing de ce lancement. Le professeur Ahmed Bouterfaïa compte pour beaucoup sur les compétences scientifiques locales très impliquées dans la réussite de ce projet, dont le nombre atteint la centaine, entre professeurs, maîtres de conférences et maîtres assistants qui couvrent 90% des besoins et sont en mesure d'assurer la couverture des enseignements des deux premières années, renforcés par des spécialistes, notamment pour ce qui est des modules d'anatomie et physiologie humaines. La mise à contribution de spécialistes de divers horizons axiologiques, notamment les 50 postes alloués par le ministère au recrutement d'enseignants hospitalo-universitaires seront d'un renfort certain. L'université compte également recruter 30 agents techniques de service et 55 agents opérationnels qui sont déjà en poste. Le professeur Bouterfaïa fait d'ailleurs appel à toutes les compétences nationales, notamment celles originaires de la région pour intégrer de projet grandiose et lui offrir toutes les chances de réussir pour le bien de la population locale. Pour ce qui est des bacheliers ciblés par cette formation, la demande d'aval de l'université Kasdi Merbah de Ouargla met en exergue l'opportunité de recruter des bacheliers issus de Ouargla, Ghardaïa, El Oued, Biskra, M'sila, Illizi et Tamanrasset, à hauteur de 150 étudiants par an. Reste l'infrastructure hospitalière au niveau de la ville de Ouargla qui compte actuellement l'établissement public hospitalier EPH Mohamed Boudiaf, d'une capacité de 500 lits organisés, composé de 14 services hospitaliers, en plus du plateau technique (laboratoire et imagerie), d'une pharmacie centrale, d'un service de médecine légale, d'épidémiologie et de rééducation fonctionnelle. La ville de Ouargla compte également un centre anticancer CAC, d'une capacité de 84 lits, composé de trois services hospitaliers et du plateau technique de radiothérapie et un établissement hospitalier d'ophtalmologie algéro-cubain, d'une capacité de 40 lits, avec un plateau technique et une unité des urgences ophtalmiques. Mais c'est sans doute la concrétisation du projet tant attendu du centre hospitalo-universitaire CHU qui marquera le véritable décollage de la formation en médecine et de la prise en charge spécialisée effective des malades de la région. La fiche technique de ce projet fait état d'une capacité de 700 lits avec une infrastructure s'étendant sur une superficie de 50 hectares, dont l'opération de repérage de sites pouvant servir d'assiette a été entamée dès l'annonce officielle de ce projet par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière de l'époque, Djamel Ould Abbès, qui avait révélé début mars 2013 l'octroi d'une enveloppe de 5 milliards de dinars pour la création d'un CHU à Ouargla. Les autorités locales de Ouargla, sur proposition des élus de l'APW, ont décidé de soutenir ce grand projet par la mise en œuvre d'un programme ambitieux de logements de haut standing, luxueusement équipés, destinés aux médecins qui choisiront d'encadrer le CHU et la faculté de médecine de Ouargla. Une autre mesure incitative pour attirer les compétences médicales vers cette wilaya du Sud à vocation régionale.