Hassan Laribi évoque un comportement «suicidaire» de Amar Saadani. Il lui conseille de s'occuper plutôt de la crise interne qui secoue le FLN au lieu de s'attaquer à des institutions qui lui garantissent la sécurité. De plus en plus de voix s'élèvent contre Amar Saadani après le séisme qu'il a provoqué en s'attaquant vertement à l'institution militaire. Hier c'est Hassan Laribi, député et membre de la commission de défense à l'APN, qui a dénoncé les accusations de Saadani : «L'homme ne peut pas être nationaliste même s'il a milité longtemps au sein du Front de libération nationale. Et on ne doit pas douter du nationalisme d'un Algérien pour la simple raison qu'il est dans un parti de l'opposition. Seuls l'œuvre politique et les actes doivent permettre de juger qui est avec telle ou telle partie.» M. Laribi répond à Saadani sur ses thèses et ses tirs sur l'une des institutions de l'Etat, qui a eu à s'illustrer par son travail colossal pour ramener la paix et la sécurité en Algérie. «Amar Saadani pense être intelligent et a tenté d'occuper l'opinion publique par une guerre imaginaire conduite par Bouteflika pour instaurer un Etat civil dans le but de déranger ses adversaires et les dépouiller de leur combat démocratique et obtenir plus de soutiens pour un quatrième mandat», a-t-il assuré, tout en mettant en avant les véritables «desseins» de Saadani. «Ce qu'il veut cacher, c'est sa volonté de dresser la classe politique contre un seul homme, responsable d'un service de sécurité qui a eu le mérite d'avoir fait éclater plusieurs dossiers de corruption, en l'accusant de s'immiscer dans les affaires politiques», a-t-il encore soutenu, considérant ainsi que «c'est pour cela qu'il a défendu de manière suicidaire Chakib Khelil, un proche du Président, en dépit du fait qu'il soit impliqué dans plusieurs affaires de corruption». Ne cachant pas sa stupéfaction, M. Laribi dit témoigner aujourd'hui du fait que son ex-parti, El Islah, a été détruit et donné à d'autres personnes que ses véritables fondateurs. «Depuis quand Amar Saadani s'intéresse-t-il à ce que le système qui l'a enfanté soit de nature civil, policier ou militaire ?», se demande-t-il, affirmant que «Saadani ne sacralise que les personnes qui l'utilisent comme un moulin à vent et nous savons qui sont ces gens-là». Il estime qu'«en termes politiques, Saadani est une personne suicidaire, même si c'est par la volonté d'autrui. Et je confirme qu'il est cliniquement mort. Et d'un point de vue tactique, son attaque a une seule explication : l'état de panique qui gagne le camp des partisans du quatrième mandat». Pour ce député, ceux qui élèvent leur voix pour appeler à un quatrième mandat veulent créer l'illusion que les choses sont définitivement réglées en faveur de Bouteflika. «Or, c'est faux», considère-t-il, évoquant dans ce contexte le démenti du ministère de l'Intérieur sur le retrait du formulaire de candidature par Bouteflika. «Ceux qui dirigent de derrière le rideau ont choisi soigneusement à Saadani les sujets d'attaque, en faisant l'impasse sur tout ce qui pourrait déranger l'entourage du Président, dont les dossiers de corruption et tout ce qu'il a fait pour mettre à plat la classe politique», a-t-il indiqué, tout en craignant le chaos pour le pays, car, a-t-il conclu : «Ils sont en train de pousser l'Algérie et son peuple au suicide pour obtenir un quatrième mandat en faveur d'un Président malade, que Dieu le guérisse, assis sur une chaise roulante.»