La Fonction publique tranchera, dans les prochains jours, sur le sort des milliers de détenteurs d'un diplôme d'études universitaires appliquées (DEUA) ayant du mal à trouver leur place sur le marché du travail. Une réunion s'est tenue hier à la direction générale de la Fonction publique pour débattre des problèmes des titulaires de DEUA. Cette réunion a regroupé des représentants du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les DGFP et le secteur employeur ainsi que plusieurs ministères. Yahia Allili, président du comité national des titulaires de DEUA, s'est montré très optimiste quant à la conclusion de cette réunion. Cette réunion intervient suite à moult tentatives de ces diplômés, au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur, pour faire valoir leurs droits. Bien qu'ils détiennent des diplômes universitaires, cette catégorie de diplômés est classée au même titre que les diplômés de la formation professionnelle. «Nous voulons être classés parmi les cadres, c'est-à-dire en catégorie A, et surtout avoir accès à la promotion», insiste M. Allili. Après avoir sollicité le ministère de l'Enseignement supérieur, ces diplômés ont compris que ce qu'ils demandent n'est pas du ressort de cette institution, comme leur classement dans la grille des salaires. Pour rappel, Mohamed Mebarki, ministre du secteur, avait indiqué que «la classification des diplômés en DEUA sur la grille indiciaire des salaires est prise en charge par la Fonction publique». Privés jusque-là de la promotion et de l'évolution dans leurs carrières, certains titulaires de DEUA ont refusé de retourner à l'université pour une année afin d'obtenir une licence reconnue par la Fonction publique et le secteur économique. En plus, sur les 100 000 diplômés, selon le même comité, seules quelques exceptions ont pu trouver des places pédagogiques dans leur spécialité. «Cela fait des années que je suis à ce poste. Je suis père de famille, et je ne peux pas quitter mon travail pour aller continuer mes études», explique l'un des diplômés. Sortis des universités algériennes depuis les années 1990, ces diplômés sont confrontés à «l'entêtement» des responsables concernés faisant fi des dispositions de la loi 99-05 du 4 avril 1999 qui définissent les caractéristiques du diplômé et reconnaissent sa valeur universitaire, ignorant plusieurs articles des lois 06-03 et 90-11 régissant l'accès aux postes dans la Fonction publique et du code du travail.