Cinq organisations de défense des droits de l'homme – à savoir Amnesty International, le Réseau euroméditerranéen des droits de l'homme (REMDH), Human Rights Watch, l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme et l'Organisation mondiale contre la torture – appellent les autorités algériennes à leur permettre l'accès à l'Algérie. Dans une déclaration publiée hier, ces ONG estiment que l'Algérie, qui est membre du Conseil des droits de l'homme depuis janvier 2014, «doit se conformer aux valeurs du Conseil des droits de l'homme des Nations unies et permettre aux experts de l'ONU et aux organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme de se rendre dans ce pays». Ladite déclaration note que le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture et le groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires n'ont pas été autorisés à se rendre en Algérie malgré leurs demandes répétées. Ces mêmes organisations ajoutent que «depuis plusieurs années, les autorités algériennes refusent d'accorder des visas à des organisations internationales non gouvernementales de défense des droits de l'homme et ont violé de multiples manières le droit des organisations de défense des droits de l'homme algériennes à agir librement». «Toutes nos organisations ont transmis plusieurs demandes officielles de visite à l'Algérie jusqu'à l'an dernier, mais les autorités algériennes nous ont opposé un refus, soit n'ont pas répondu, soit ont imposé des conditions d'accès qui ne nous auraient pas permis de mener notre mission de recherche librement», indique Michel Tubiana, président du REMDH. Les mêmes ONG estiment que le mandat de trois ans de l'Algérie au Conseil des droits de l'homme n'aura de sens que si elle coopère pleinement avec ce Conseil en permettant la visite de ses experts. Et d'ajouter : «En abrogeant les articles de la loi n°12-06 sur les associations qui violent la liberté d'association et le droit des associations à coopérer et à s'affilier avec des organisations basées dans d'autres pays (…) et en veillant en toutes circonstances à ce que les défenseurs des droits de l'homme et tous les acteurs engagés en Algérie puissent exercer pleinement leurs droits.»