C'est carrément un bond en avant, à en croire M. Kechida, conservateur des forêts de la wilaya de Ouargla, qui affirme que « la superficie globale plantée a dépassé les 150 ha depuis 2001 ». Il précise d'ailleurs que la seule campagne 2005-2006 a vu la plantation de quelque 85 ha d'arbres dans 20 communes sur les 21 que compte la wilaya. El Borma est pour le moment exclue du programme, vu l'inexistence d'une structure de suivi de la conservation dans cette lointaine commune frontalière. Mais cela viendra, renchérit-il, car si le programme des ceintures vertes vise surtout la lutte contre l'ensablement, cette commune pétrolière est la plus concernée vu l'ensablement quasi permanent. Mais cela demandera beaucoup de moyens et de volonté des collectivités locales. Les ceintures vertes sont désormais visibles aux entrées et sorties de chaque chef-lieu de commune. Les espèces les mieux adaptées aux régions arides exclusivement l'eucalyptus et le tamaris ont été choisies pour en assurer la pérennité. Fini donc les actions ponctuelles de volontariat, où les arbres étaient distribués gratuitement sur simple demande. Car, faut-il le remarquer, bien que quelques quartiers aient réussi à maintenir un semblant de verdure, notamment la nouvelle ville El Khafdji, où les habitants fraîchement installés ont tendance à planter autour d'eux. En attendant le sursaut citoyen, la plantation et le maintien en vie de 5 ha par an et par commune est mis en œuvre. La campagne 2005-2006, à elle seule, a nécessite une enveloppe budgétaire de 850 millions de centimes sur le programme sectoriel. C'est dire toute l'importance que revêt le projet qui réussit plus à des communes reculées telles que Taïbet, El Hadjira ou Temacine qu'à d'autres, vu l'adhésion complète des APC et des citoyens. Taïbet est citée comme ceinture verte de référence à juste titre, vu l'accomplissement de la première phase de 5 ha de plantation dans des conditions optimales. Selon la conservation des forêts, c'est de loin la plus belle ceinture verte de par qui les arbres qui ont été plantés sur un cordon dunaire naturel ; celle qui a bénéficié de plus d'intérêt et de bienveillance notamment pour l'irrigation mais aussi la rigueur du suivi jusqu'à la bonne prise des arbres mis à terre. Dans d'autres communes, les projets sont pris moins à cœur, le contact est donc plus difficile et c'est où cela réussit le moins, explique M. Kechida qui compte beaucoup sur le maintien des tranches annuelles de 5 ha par commune pour l'accroissement de ces points verts autour des villes qui ont un besoin vital d'un écosystème avec plus d'ombre et d'humidité. Reste à souligner le fiasco de l'aménagement d'espaces verts dans les zones affectées par les différents plants d'occupation des sols (POS) d'une part vu le manque d'adhésion des habitants à cause du détournement de la majorité des poches urbaines par les responsables et autres potentats, d'autre part. La tendance semble irréversible d'où l'intérêt porté à l'extérieur des villes.