Désabusés visiblement par de longues années de participation à des joutes électorales biaisées, de nombreux partis ont déjà opté pour le boycott du prochain scrutin. La présidentielle du 17 avril prochain n'attire pas les partis traditionnels. Désabusés visiblement par de longues années de participation à des joutes électorales biaisées, de nombreux partis ont déjà opté pour le boycott du prochain scrutin. Hier encore, une autre formation politique vient de tourner le dos au prochain rendez-vous. Il s'agit du Parti socialiste des travailleurs (PST). Dans une déclaration rendue publique, la direction du PST estime que «la présidentielle d'avril ne constitue pas pour les masses populaires une échéance crédible, démocratique et transparente». Le PST annonce, à cet effet, sa non-participation à ce scrutin. «Le PST ne participera pas à cette mascarade et décidera des formes à donner à cette position. Le PST appelle à l'élection d'une assemblée constituante représentative des travailleurs, des chômeurs, des femmes et de tous les opprimés. Une assemblée constituante qui inscrira dans une nouvelle Constitution les aspirations démocratiques et sociales de la majorité des Algériens et des Algériennes et consacrera la souveraineté populaire», explique la direction du PST dans sa déclaration. Cette décision intervient, selon la même source, après une analyse de la situation politique, économique et sociale du pays. Au plan politique, les responsables du PST estiment que la guerre ouverte au sien du système, «symbolisée par Saadani et le général Médiène», confirme l'implosion «du compromis de façade qui faisait miroiter une possible succession en douce». «Cette situation de pourrissement au sein du régime renseigne sur l'absence d'alternative politique indépendante capable d'imposer le changement et de satisfaire les aspirations démocratiques et sociales des masses populaires de notre pays. Les événements dramatiques de Ghardaïa traduisent cet état de fait, témoignent de la gravité de la crise sociale et de la possibilité de sa dérive communautaire», commente ce parti, en dénonçant l'attitude de la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, à l'égard des luttes sociales. «La candidate du PT s'est malheureusement faite piéger par ses positions opportunistes vis-à-vis de Bouteflika et par ses attitudes inquisitoires vis-à-vis des luttes sociales. Pourtant, les mobilisations permanentes des masses populaires à travers les grèves des travailleurs et les luttes syndicales pour l'amélioration du pouvoir d'achat et la défense du secteur public, les luttes des chômeurs et des travailleurs précaires du pré-emploi, les mobilisations locales quotidiennes des citoyens pour l'amélioration des conditions de vie ne se comptent plus», note encore le PST.