Notre visite en ce début de printemps à Maâdid, dont le nom est synonyme de Qalaâ (citadelle) des Beni Hammad pour avoir été érigée en 1007 - une commune flanquée dans le versant ouest du mont du Hodna, dominant l'immensité des territoires qui s'étendent jusqu'aux contreforts de Meharga, aux environs de Bou Saâda - nous a permis d'appréhender la complexité de la mission de gestion d'une commune qui renferme quelque 29 000 habitants. « La complexité de la mission s'est accentuée à la veille du 1000e anniversaire de la Qalaâ, par le fait que cette commune est porteuse d'une tranche importante de l'histoire de la région. Il nous incombe simultanément de célébrer le millénaire de la naissance de la dynastie hammadite et de prendre en charge les besoins incompréhensibles de la population », nous dira Soualmia Abdelkader, P/APC de cette commune. C'est un véritable dilemme auquel est confronté le P/APC qui ne semble pas être dissuadé par la tâche, quand il s'agit de fêter le millénaire en 2007, de la Qalaâ, classée patrimoine mondial en 1986. L'édification de la citadelle a été l'œuvre de Hamed Ben Belkri Ben Ziri Ben Menad, en 1007. Le choix stratégique du site obéit à des contraintes purement militaires. Cette citadelle, telle que vue de nos jours, est érigée sur le flanc du mont Taguerboust et domine une vallée, sillonnée par Oued Fredj et autour de laquelle une agriculture intense s'y prête, générant une verdure luxuriante contrastant avec les montagnes nues et acérées. Celles-ci protègent la vallée donnant à la Qalaâ des murs de protection grandeur nature, tout en donnant aux habitants de la Qalaâ toute latitude de dominer les plaines qui s'étendent jusqu'aux contreforts des monts Meharga (Bou Saâda). Cela fait de la Qalaâ des Ben Hammad une région de retraite idéale et un lieu de prédilection pour asseoir une civilisation millénaire. Pour le P/APC de Maâdid, la naissance de la dynastie doit être impérativement commémorée, et ce, dira-t-il, à la mesure de sa grandeur. Seulement, les velléités du P/APC vont stopper net dès lors qu'il s'agit d'argent, même si au fond de lui-même il ne désarme pas. Des progrès enregistrés En effet, le P/APC de Maâdid ne s'en sort pas avec un budget qui ne couvre même pas les besoins incompressibles de la population. « Un budget de 3,5 milliards de centimes permet à peine le paiement des salaires des fonctionnaires, des factures de Sonelgaz et l'achat de pièces de rechange », a-t-il soutenu. Il faut dire quand même que des progrès ont été enregistrés par la commune, notamment en matière de réhabilitation des écoles primaires, de l'éclairage public, des réseaux d'AEP de déchrate de Ghil, Lanchache, Kherza et Larbaâ. Des progrès ont été enregistrés, dira le P/APC, à travers l'extension du réseau d'AEP de Djouha, la connexion de la dechra de Taghia au réseau d'eau potable. Il est à noter également le renforcement du réseau d'AEP à Zitoune, Radana, El Bechara, et la réalisation du réseau d'AEP dans les dechrate de Tabia et Hammar. Le réseau d'assainissement n'est pas en reste, dira le P/APC, lequel s'est renforcé par la réalisation du réseau de Tabia, Hammar et l'extension du réseau de Djouna. Une étape importante a été franchie en matière de désenclavement de cette zone montagneuse par le fait qu'un mini-réseau a été réalisé, mettant en connexion les dechrate de Bechara, siège de la commune, avec Semmar et Zeraif, et Larbaâ-Lanchache et la liaison de ces dechrate entre elles. La véritable bouffée d'oxygène pour la population de Maâdid provient du lancement des travaux de réalisation de la route de 23 km, reliant le siège de la commune de Maâdid à la commune de Ghailassa, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Les préoccupations demeurent Cependant, le progrès enregistré par cette commune ne peut nullement voiler la situation de l'APC, qui demeure somme toute préoccupante par le fait que le taux de retour des familles ayant fui le terrorisme demeure faible, atteignant 39%, le problème de transport scolaire qui grève d'une manière substantielle le budget de la commune, et la gestion de l'eau, rendue insoutenable par un important équipement composé de 14 motopompes, 10 forages et presque 100 km de canalisation. Sur 445 familles ayant déserté les dechrate de Ouled Sidi Mansour, Djeffine, Regata, Ouled Sidi Ahmed, Lebouira, Saouadia, Kheloua, Zerraïf et Semmar, seules 177 sont retournées et ont bénéficié, dira le P/APC, de logements ruraux. Les forages, les routes et l'électricité étaient disponibles dans ces villages. Le logement continue à être la principale convoitise des citoyens dans cette commune où 2200 demandes ont été exprimées. Par ailleurs, il est enregistré un déficit chronique en matière de transport scolaire. La commune a recours, pour le transport quotidien de 823 élèves, à la location du secteur privé, quand précisément les moyens de l'APC sont vétustes et les pannes chroniques. Concernant la gestion de l'eau, il est constaté de nombreuses pannes. La forte consommation d'électricité cause des coûts importants à ce service, dont le budget n'est pas en mesure d'être supporté. La population de Maâdid est pauvre, vu le taux de chômage qui s'élève à 29%, selon le P/APC. Il est difficile de maintenir ce taux puisque les montagnes nues, acérées et stériles, réduisent à néant tout espoir de travailler la terre.