Pour jouer pleinement son rôle dans la mise en relation entre l'offre et la demande de travail, l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) est appelée à connaître des réformes. Le système d'information de l'agence qui connaît de nombreuses anomalies est d'ailleurs en phase de modernisation dans le cadre d'un projet lancé avec l'appui de l'Union européenne. Lancé en juin 2013 pour une période de deux ans et demi, ce projet se concrétisera par la mise en place d'un système d'information stratégique performant et opérationnel, et ce, de manière à rendre le dispositif de l'ANEM plus efficace. En attendant le parachèvement de ce projet qui a fait l'objet de plusieurs rencontres, des mesures sont annoncées pour assouplir les conditions de traitement des offres d'emploi. Ces nouvelles procédures sont déjà en vigueur selon une source au niveau de l'antenne d'Alger. Les demandeurs d'emploi et les chefs d'entreprise passant par les 252 agences de l'ANEM réparties à travers le territoire national n'auront plus à patienter des semaines, voire des mois avant d'avoir une réponse. Et pour cause, ce délai de traitement des offres d'emploi proposées par les organismes employeurs sera désormais réduit à 5 jours selon l'Agence, qui met le paquet actuellement sur la généralisation de cette mesure. Le délai en question passera de 21 à 5 jours à partir de la date de dépôt de l'offre d'emploi au niveau de l'ANEM. Et ce, conformément à l'instruction du 3 février 2014 du premier ministre relative à l'assouplissement des procédures d'intermédiation sur le marché de l'emploi. Parallèlement, la période de l'inscription des demandeurs d'emploi à l'ANEM sera portée de trois à six mois à compter de la date de l'inscription à l'agence locale de l'emploi. L'instruction, dont les grandes lignes ont été rapportées la semaine dernière par l'APS, mise, en clair, sur les principes de célérité, d'efficacité et de transparence dans l'activité d'intermédiation sur le marché de l'emploi. Dans le cas où les agences de l'ANEM ne respectent pas le délai de traitement des offres, les employeurs auront la possibilité de recruter directement sans passer par l'ANEM. Ils sont nombreux à le faire actuellement. A titre d'exemple, au niveau du sud, l'on a recensé 40 000 recrutements en 2013 sans intermédiation par l'ANEM. Mais dans le cadre de cette instruction, les entreprises devront d'abord avoir la notification de l'ANEM les autorisant à procéder au recrutement direct. Et ce, tout en se conformant aux profils, aux conditions et au nombre indiqués dans l'offre non satisfaite par l'agence. Il y a lieu aussi d'informer l'ANEM sur les opérations de recrutement effectuées en dehors de son canal. Pourquoi ? «Pour enregistrer le demandeur d'emploi, s'il n'est pas déjà inscrit à l'ANEM, de le radier du fichier des demandeurs d'emploi, s'il est déjà inscrit, de lui délivrer un bulletin de présentation de régularisation qui vaut placement du demandeur d'emploi», explique l'instruction de Sellal. A défaut d'assurer ce relais, les employeurs feront l'objet de sanctions. Aussi, dans le souci d'assurer de la transparence dans la gestion du marché de l'emploi, les offres et demandes d'emploi seront désormais publiés au niveau des agences d'emploi. Ce qui n'est pas le cas actuellement. Les jeunes demandeurs d'emploi se plaignent d'ailleurs régulièrement de ce manque de transparence et d'efficacité chez les agents de l'ANEM, pointés sur doigt à maintes reprises. Chargés d'orienter et d'accompagner les chômeurs, certains agents, il faut le reconnaître, sont loin de jouer le jeu, rendant difficile l'obtention du bulletin d'embauche. Avec les changements annoncées, assistera-t-on à une révolution au niveau de l'ANEM, ou s'agit-il encore une fois d'une simple carte électorale pour le gouvernement dans un pays où la réforme s'éternise sans donner des résultats probants.