Biodiversité ou biodiversité marine, ensemble elles sont en train de subir de grandes pressions. Un constat fait par l'ensemble des intervenants lors du séminaire tenu, il y a une semaine, à l'Institut national d'agronomie sur les espèces de la faune et de la flore menacées d'extinction en Algérie. Dans son exposé oral S. Grimes s'est exprimé sur la diversité marine de la côte algérienne et a déclaré que la biodiversité marine est estimée à 4150 espèces. Un gisement de diversité d'espèces qui contient, selon lui, près d'une centaine d'espèces d'une valeur écologique. Il a précisé que la moitié de cette centaine représente une grande valeur écologique pour le bassin méditerranéen. L'urbanisation anarchique, l'érosion côtière causée par l'utilisation abusive du sable, les pollutions dues au déficit en matière de traitement des eaux usées urbaines et industrielles, les pressions générées par l'exploitation intense des ressources commerciales et les déséquilibres qu'elles engendrent, telles sont, selon S. Grimes, les causes principales de la dégradation de la richesse de la côte algérienne. Rencontré en marge du séminaire, S. Grimes a signalé que la loi littorale existe, il reste « maintenant » à développer une stratégie politique claire et ferme et de promulguer les textes d'application de cette loi qui n'existent pas encore. Il a insisté aussi sur la nécessité de mettre en place un réseau de surveillance de l'environnement et d'établir une base de données qui permettra aux décideurs de prévoir, d'anticiper et de planifier l'occupation de la zone côtière. Un travail de coopération est indispensable pour pouvoir gérer cette biodiversité et la protéger. Une coopération qui ne peut se contenter d'être locale. « On ne communique pas entre nous, il y a une dispersion des efforts et une dispersion des moyens matériels et financiers, il y a lieu aussi de définir nos besoins par rapport à la coopération internationale qui doit être ciblée, localisée et canalisée pour la rendre profitable à tous », poursuit-il. Il est évident que la réduction des pressions exercées sur la biodiversité marine en Algérie dépend en premier lieu d'une stratégie politique, qui devrait être pratiquée sur le terrain. Cependant, le citoyen a un rôle très important, surtout avec l'approche de la période estivale, qui fait de la plage la destination par excellence de milliers de personnes. De ce fait, d'autres pressions causées par leur présence vont encore s'ajouter à l'ensemble des différentes pressions que subit la biodiversité marine. En évoquant le rôle du citoyen dans la protection de la biodiversité marine, M. Grimes juge que les citoyens sont les premiers acteurs de la protection « Il faudrait qu'ils s'approprient ces actions de protection pour qu'elles puissent durer ». Il a insisté sur le fait que l'implication des citoyens dans le projet de protection est indispensable et doit se réaliser de façon permanente.