Les ingénieurs de laboratoire et techniciens supérieurs affectés aux installations nucléaires du réacteur Es Salam du Centre de recherche nucléaire de Birine (CRNB), dans la wilaya de Djelfa, sont en plein malaise. Ils ont décidé de s'organiser en collectif pour exprimer leurs préoccupations à travers une plateforme de revendications adressée à la tutelle, le Commissariat à l'énergie atomique (Comena). Malgré leurs multiples démarches, leurs doléances n'ont pas été prises en charge. Le collectif dénonce, dans un communiqué de presse, «le mutisme. Nous nous trouvons malgré nous dans un mouvement de protestation qui est l'ultime recours pour faire entendre nos problèmes socioprofessionnels». Les travailleurs ont opté pour une série de sit-in, qui ont débuté le 11 avril 2013, jusqu'à promulgation du statut ou satisfaction des revendications. Ces revendications se résument en six points : recouvrement des droits acquis (repositionnement, reclassement) selon l'ordonnance présidentielle de la loi n°06-03 du 15 juillet 2006 ; régularisation et actualisation des promotions bloquées depuis 2005 ; bonification de l'avancement horizontal vu les conditions de travail difficiles ; indemnité spécifique au poste (liée à la zone) ; prime de documentation (arrêté exécutif n°11-374 du 26/10/2011) et prime de risque. Le collectif dénonce le fait «d'être régis par des dispositions transitoires avec l'application d'un dispositif salarial provisoire humiliant, sans ancrage juridique, un provisoire qui a malheureusement trop duré, dépassant l'entendement, infectant au passage le climat général de travail». Les travailleurs se disent «totalement démoralisés et dévitalisés par la persistance de cet embargo salarial depuis des années».