Les ingénieurs de la station nucléaire de Birine (Aïn Oussera) recourent encore une fois à la rue pour exprimer leurs doléances. Ils lancent un cri de détresse au Premier ministre. «C'est le dernier recours qui nous reste», déclare un ingénieur protestataire. «Nous avions alerté par deux courriers sur la situation alarmante du collectif des ingénieurs de laboratoire et du Centre de recherche nucléaire de Birine (Djelfa) et sur les conséquences graves qui pourraient en résulter par les pratiques du Comena qui sont en réalité de la pure duperie», lit-on dans une lettre adressée au Premier ministre. C'est leur deuxième sit-in devant le Comena sans écho favorable jusque-là. «Aucun responsable n'a daigné nous recevoir aujourd'hui», déplore un ingénieur hier matin. Ils réclament un statut digne de la tâche qu'ils accomplissent. «C'est un secteur de souveraineté nationale, on ne peut pas vous en dire plus.» C'est ainsi que ces ingénieurs répondent aux questions des journalistes. Les ingénieurs se contentent de dire qu'ils évoluent dans des conditions des plus déplorables sans oser livrer le moindre détail sur le fonctionnement de cette station. Ils refusent même de donner leur nom, car cela «relève aussi du secret professionnel», disent-ils. Et à ces ingénieurs d'ajouter : «Il n'y a qu'on Algérie que les ingénieurs du nucléaire manifestent dans les rues.» «Nous, opérateurs des installations du réacteur Es Salam, en particulier les ingénieurs de laboratoires et techniciens supérieurs du CRNB, après avoir exprimé nos préoccupations légitimes à travers une plateforme de revendications adressée à notre tutelle, nous nous retrouvons pousser malgré nous par le mutisme obscure du Comena au mouvement de sit-in comme ultime recours afin d'alerter sur la dégradation de notre situation socioprofessionnelle et en parallèle tout un secteur de souveraineté», écrivent les protestataires dans une déclaration à la presse. Pour rappel, c'est depuis le 11 avril que les ingénieurs de labo de la station de Birine tiennent un sit-in de 2 heures quotidiennement. Ces derniers ont également observé un autre sit-in devant le siège du Comena, à Alger, le 21 mai dernier. Suite à ce sit-in, les responsables du Comena ont organisé une réunion avec les représentants des ingénieurs de la station de Birine. A l'ordre du jour : discuter de la plateforme des revendications des travailleurs protestataires.