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Les projets routiers soumis à la loi des «casseurs de prix»
Mauvaise expertise, défaut de matériaux, corruption
Publié dans El Watan le 24 - 02 - 2014

Le secteur des travaux publics est le secteur budgétivore par excellence. Depuis l'année 2000, il a consommé pas moins de 70 milliards de dollars (selon le ministère des TP) soit 10% environ de ce qui a été globalement dépensé par l'Etat ces trois derniers quinquennats.
Mais si l'effort financier a été conséquent en termes de consistance du réseau, en revanche sur le plan de la qualité la situation laisse à désirer. Près des deux tiers du réseau routier ne sont pas en bon état (ministère des Travaux publics, statistiques de 2006). L'autoroute Est-Ouest, projet phare du secteur, devrait coûter 11 milliards de dollars contre 7 milliards comme estimation de départ. Depuis l'année 2000, il a consommé pas moins de 70 milliards de dollars (selon le ministère des TP), soit 10% environ de ce qui a été globalement dépensé par l'Etat ces trois derniers quinquennats.
Mais si l'effort financier a été conséquent en termes de consistance du réseau, en revanche sur le plan de la qualité, la situation laisse à désirer. Près des deux tiers du réseau routier ne sont pas en bon état (ministère des Travaux publics, statistiques de 2006). L'autoroute Est-Ouest, projet phare du secteur, devrait coûter 11 milliards de dollars contre 7 milliards comme estimation de départ. Elle a donné lieu à l'un des plus gros dossiers de corruption ces dernières années et bien que n'étant pas encore achevée, certains de ses tronçons se sont déjà détériorés. Au début de cette année, l'effondrement d'un tunnel entre Constantine et Skikda sur le tronçon de l'autoroute a soulevé des interrogations quant à la qualité de l'ouvrage. Mais ce cas n'est qu'un exemple.
Des spécialistes des travaux publics évoquent des problèmes de conception, de choix de matériaux, de contrôle et d'entretien des projets qui sont réalisés. Les opérateurs économiques opérant dans ce secteur pointent du doigt, quant à eux, des pratiques de corruption, de blanchiment d'argent et une réglementation ouvrant la voie aux dépassements.
Il faut dire que la pression sur le réseau routier s'est accrue ces dernières années. Selon l'office national des statistiques, en matière de tonnage le transport ferroviaire a baissé ces dernières années au profit de l'augmentation du transport routier de voyageurs, mais aussi et surtout de marchandises. Selon des statistiques du secteur, le réseau routier assure entre 85% et 90% des mouvements des marchandises et environ 80% de celui des voyageurs.
Complicité
Aujourd'hui, la dégradation de l'état des routes et de la chaussée est en premier lieu «due à une mauvaise conception au départ, résultant d'une mauvaise expertise ou une sous-estimation du trafic des véhicules légers et lourds», explique Faouzi Maâlem, ingénieur en génie civil, spécialiste en voies et ouvrages d'art. En deuxième lieu, c'est le choix des matériaux (utilisés pour les couches de fondation, de base et de roulement) qui pose problème. Certes, il y a les contrôles effectués par les laboratoires agréés par le maître de l'ouvrage, mais quand ce n'est pas leur «fiabilité» qui est remise en cause, ils sont souvent sacrifiés au profit «des laboratoires choisis par les entrepreneurs eux-mêmes».
Or, en matière de choix des matériaux, il y a très souvent des «manquements». Le problème, c'est que «parfois le laboratoire rejette ce matériau, mais que le maître de l'ouvrage insiste pour faire confiance à l'expertise du laboratoire privé de l'entrepreneur» qui, elle, est «complaisante», observe l'ingénieur. Souvent, quand les études de projet sont bien faites, elles ne sont pas prises en compte dans la mise en œuvre, note pour sa part un expert en travaux publics. «Pour gagner de l'argent, on choisit des matériaux de moindre qualité».
Mais qui dit fraude sur les matériaux, dit aussi souvent fraude sur les soumissions lors des appels d'offres.
La plaie du moins disant
Dans le milieu, on les appelle «les casseurs de prix», explique Mahfoud Megatli, entrepreneur. Ils «soumissionnent avec des prix minimums, décrochent les marchés, mais ne vont jamais au bout des projets. C'est pour cela qu'on voit les retards sur les chantiers». C'est souvent une pratique liée «au blanchiment d'argent». Mais pas uniquement, d'autres chefs d'entreprises parlent de «corruption».
Djamel Mezine, entrepreneur, évoque des marchés qui sont octroyés en contrepartie d'une «tchippa qui représente parfois 10% à 15% du montant des projets». Quand on choisit le moins disant, «il est normal d'être moins regardant sur la qualité des matériaux utilisés et quand le soumissionnaire obtient le marché en payant des pots-de-vin, il est aussi normal qu'il fasse ce qu'il veut».
Pour M. Maalem, «certains soumissionnaires présentent de fausses déclarations, de faux CV, de fausses références, mais ils passent parce qu'ils ont l'offre la moins disante». Une fois le contrat décroché, «on cherche à faire des économies au détriment de la qualité et de la fiabilité».Mais quand ce n'est pas une question de corruption, c'est simplement une application stricte de la loi qui résulte sur des projets abandonnés et des chantiers en retard au niveau national, wilayal ou même des communes. Lyes Guemgani est président de l'APC de Dar El Beida et, selon lui, les membres de la commission de marché ont souvent les mains liées. «On sait que l'entreprise la moins disante a cassé les prix, mais on ne peut pas l'éliminer car elle obtient la note qualificative exigée».
Parfois, «on tombe sur des écarts importants de 1 à 3 milliard sur un projet de 10 milliards, ce qui est énorme». Toutefois, si l'entrepreneur répond techniquement au cahier des charges et est financièrement le moins disant, «on est obligé de le prendre», dit-il. Dans certains cas d'écarts flagrants, l'entrepreneur est convoqué pour s'expliquer, mais il est quand même «retenu». Certes, parfois il y a des entrepreneurs «honnêtes qui reconnaissent avoir sous-estimé un prix et se désistent automatiquement». Pour les autres, il faut s'attendre à des problèmes sur le terrain. «L'entrepreneur commence à tricher et grignoter ici et là sur le choix des matériaux pour couvrir les pertes sur les articles qu'il a sous-estimés».
Pour Mahfoud Megatli, les personnes qui siègent dans les commissions ne font «qu'appliquer la loi et celle-ci dit qu'il faut opter pour le moins disant». Pour ce chef d'entreprise, il faudrait définir dans le cadre des marchés publics les critères du moins disant qui prendraient en compte autre chose que le niveau des prix. D'autres estiment qu'ont devrait retenir le principe «du mieux disant car il est garant de qualité».
Au niveau des maîtres d'ouvrage, qu'ils soient communes, wilayas ou directions des travaux publics, il existe «des listes noires d'entreprises» à éviter. Ce ficher doit être «sévèrement arrêté», de même que «les critères de qualification», insiste M. Guemgani. Car avant tout, la commission des marchés se base sur le dossier technique du soumissionnaire qui prend en compte ses qualifications, ses moyens humains, matériels….


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