Chaque année, des milliers d'Algériens tentent l'aventure internationale à la recherche d'une formation universitaire en post-graduation pour parfaire leurs savoirs. Devant un marché mondial de la formation comptant plusieurs millions d'universités, Ecoles ou Instituts, l'étudiant algérien souvent peu informé sur la valeur des établissements, privilégiant le diplôme proposé à l'offre pédagogique, se retrouve souvent confronté à un problème d'équivalence une fois de retour chez lui. Et, face à l'infinité de l'offre internationale, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique peine à établir et actualiser son répertoire des formations qui répondent aux critères pédagogiques établis pour ouvrir droit à la reconnaissance des diplômes acquis à l'étranger. Le 7 janvier dernier, le ministre du Mesrs, Mohamed Mebarki, informait que son ministère avait délivré plus de 10 000 équivalences durant les quatre dernières années, réparties entre les différents paliers d'études universitaires. Il a cité la reconnaissance de 7340 diplômes de baccalauréat, 495 de graduation, 904 de Master et 472 de Doctorat, ainsi que 50 diplômes d'études médicales spécialisées. Lors de la même intervention, M. Mebarki a annoncé la création d'une nouvelle direction au ministère chargée de l'équivalence des diplômes dans le cadre du nouvel organigramme de l'administration centrale. «(C'est) un véritable espace national de reconnaissance des compétences et diplômes étrangers en vue d'assurer une intégration à terme au niveau du centre maghrébin de l'information et reconnaissance de compétences», expliquait alors le ministre, repris par l'Aps. La mutation du marché international et des systèmes d'enseignement supérieur impose une gestion rigoureuse de la question des équivalences. Car l'émergence d'établissements dont le seul souci est la réalisation de gros chiffres d'affaires au détriment de la qualité de formation fausse la valeur des compétences. Sur ce, le ministre a indiqué que «ce type de diplômes à la crédibilité scientifique suspecte, outre leur authenticité académique, nuisent fatalement à l'échelle des compétences des ressources humaines du pays.». Il reste au ministère à travers sa nouvelle direction d'établir une liste des établissements universitaires étrangers dont les formations dispensées soient de niveau reconnu. Il s'agit en clair de faire le tri entre le bon grain et l'ivraie. Ce répertoire devrait également être rendu public et accessible aux étudiants désireux de tenter l'aventure internationale. -