Comme il fallait s'y attendre, les déclarations de Mohamed Mebarki sur la revendication des détenteurs du diplôme d'études universitaires appliqués, DEUA, n'a pas été du goût des concernés. Le ministère de l'Enseignement supérieur, qui pensait avoir tiré son épingle du jeu en orientant ces diplômés vers la poursuite des études en 3e année licence système LMD, n'a fait qu'exacerber la tension. Le comité national de défense des DEUA, qui se dit "étonné par cette sortie médiatique", a vivement réagi. "La communication du ministre (lors de la rencontre des chefs d'établissement, ndlr) n'a pas apporté de réponses à nos doléances, mais certains passages de son contenu ont beaucoup plus levé le voile sur plusieurs interrogations et de graves vérités qui nécessiteraient l'envoi d'une commission d'enquête pour découvrir les dessous de cette affaire." Le responsable du comité regrette que le ministre "ait ignoré le fond du problème et que le débat soit dévié et détourné. Nous l'avons dès le début centré sur la réhabilitation de notre diplôme et la reconnaissance de sa valeur et non la poursuite des études." Autrement dit, élever ce diplôme au rang de la licence du système LMD vu que les deux sanctionnent un parcours identique : bac+ 3 ans d'études supérieures. Soit une équivalence administrative et non scientifique pour que les 100 000 fonctionnaires détenteurs de ce diplôme aient les mêmes droits professionnels et les mêmes chances dans l'évolution de leur carrière. Il faut savoir que les DEUA sont classés sur un pied d'égalité avec les diplômés des centres de formation, les techniciens supérieurs et les DEUA délivrés par l'UFC. Et c'est tout le malheur des contestataires. "Au lieu d'ouvrir un sérieux débat avec les spécialistes en vue de régler cette question et installer en urgence des commissions mixtes vu que c'est lui qui a lancé ce diplôme, le ministère a préféré la fuite en avant", regrette Allili. Pourtant "la création d'un nouveau diplôme ne se fait pas de façon aléatoire, mais repose sur des critères liés au développement national et aux compétences scientifiques des universitaires". Le fait d'assimiler les DEUA à des "cadres moyens suffisamment compétents" a provoqué l'ire des concernés qui jugent ces affirmations "graves et ne reposent sur aucun fondement juridique". Le décret exécutif instituant le DEUA du 21 juillet 1990 évoque une "formation supérieure de courte durée ou graduation du 1er degré". Question du comité : "Le Mesrs prodigue des formations supérieures ou des formations moyennes qui sont, en principe, du ressort de la formation professionnelle ?" Autre grief retenu contre Mebarki : le DEUA a été créé pour permettre à des compétences moyennes d'intégrer le monde du travail à la fin des études. Mais, en réalité, "la majorité des diplômés n'ont pas eu cette chance pour la simple raison que leur diplôme avait la même valeur que celui de milliers de TS délivré par les centres de formation", que les recruteurs ont privilégié. M. B Nom Adresse email