Théoriquement, le concours de recrutement des aides-soignants, organisé, ce samedi, au campus universitaire Mohamed-Seddik Benyahia, de Tassoust, à Jijel, est exclusivement réservé aux titulaires de niveau 3ème année secondaire, mais en pratique, ce sont des étudiants et des diplômés universitaires qui l'on investi. Depuis quelques années, on assiste à une ruée sans précédent des universitaires sur cette filière paramédicale. Avant-hier, ils étaient, comble des circonstances, nombreux à revenir aux amphis de ce campus pour passer le concours de recrutement d'aides-soignants. Des 2050 candidats retenus -pour ... 90 postes offerts-, une bonne proportion des postulants est issue des rangs des universitaires. «Ils sont venus nous bousculer», ironise un candidat ayant le niveau de 3ème année secondaire. «Moi, je n'ai pas eu mon bac, le concours est normalement pour nous, pas pour eux», poursuit-il. Il faut dire que certains de ces infortunés candidats, dont l'écrasante majorité sont des filles, sont encore en formation à l'université. D'autres ont terminé leurs études et n'ont pas pu trouver un emploi. Durant les dernières années, l'institut paramédical de Jijel et ses annexes ont eu à former de nombreux universitaires dans la filière des aides-soignants. Ne voyant plus de perspectives d'embauches avec leurs diplômes, ces universitaires préfèrent opter pour cette formation de deux années, à l'issue de laquelle ils seront directement recrutés dans le secteur de la santé. Pour contourner les conditions d'accès au concours, ils présentent dans leurs dossiers de candidature le certificat de 3ème année secondaire. « Autrement, ils ne sont pas acceptés », nous dit-on. «J'ai un poste d'emploi stable et un salaire; avant j'ai galéré et je n'ai pas trouvé quoi faire avec mon diplôme», avoue une aide-soignante, qui, avant d'opter pour ce métier, a étudié à l'université. A l'institut supérieur paramédical de Jijel, on assiste au même engouement pour les différentes spécialités paramédicales réservées aux bacheliers, au point où la moyenne obtenue au baccalauréat est devenue un critère déterminant pour l'accès à cette formation. Et dire que l'on n'exigeait de ceux qu'on appelait les agents techniques de la santé de la génération formée durant les années 1980, pas plus que le niveau de 4ème année moyenne pour accéder à cette formation.