Rien de concret n'a filtré de la rencontre qui a eu lieu hier à Paris entre le chef du département d'Etat américain, John Kerry, et son homologue russe Sergeï Lavrov. Paris De notre correspondant Le premier aurait juste demandé au second de prendre directement langue avec les Ukrainiens pour tenter de trouver une solution à la crise qui secoue leur pays. Mais le chef de la diplomatie russe n'a pour l'heure répondu ni positivement ni négativement à la demande américaine. Les deux ministres, qui se sont parlé en marge d'une réunion sur le Liban à Paris, avaient convenu de poursuivre leurs discussions hier dans la soirée, selon un responsable du département d'Etat. Mais bien qu'il n'y ait pas encore d'avancée significative dans le dialogue russo-américain sur le dossier ukrainien, d'autres responsables internationaux, et de premier plan ont également pris la parole pour tenter de dénouer la crise qui s'est cristallisée sur la Crimée. C'est le cas du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a appelé toutes les parties mêlées à la crise ukrainienne à entamer un «dialogue constructif». Mais en attendant que Moscou affiche sa bonne volonté de calmer ses ardeurs expansionnistes, le secrétaire américain au Trésor, Jacob Lew, a estimé que la «Russie n'avait pas sa place aux réunions du G8, si elle continuait sa même politique vis-à-vis de Kiev». Il est clair que la Russie ne peut siéger à la réunion du G8 à Sotchi tant qu'elle poursuit la politique qu'elle conduit actuellement vis-à-vis de l'Ukraine, a-t-il dit devant le congrès US. De son côté, la Suisse a également décidé de suspendre jusqu'à nouvel ordre des stages de formation dans les Alpes destinés à des soldats russes d'infanterie de montagne. Et ce, en raison de la situation en Crimée. Sur le plan européen, bien que le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ait tenté de rapprocher les points de vue et les positions des uns et des autres, force est de constater que ce fut un échec. Peu de temps avant le début du sommet sur le Liban, il a déclaré : «Nous ne sommes pas du tout sûrs de réussir (régler la crise ukrainienne ndlr), mais nous allons y consacrer toute notre énergie», ajoutant que «la France avait une position très claire vis-à-vis de la crise causée par l'intervention russe, c'est celle de la fermeté et de la recherche du dialogue». M. Fabius a par ailleurs réitéré le soutien de la France au peuple ukrainien, à l'unité et à l'intégrité de ce pays. Ses collègues de Grande-Bretagne, d'Allemagne, de Pologne et des autres pays de l'Union européenne n'ont pas dit autre chose de différent que ce qu'a déclaré Fabius. Mais toutes les paroles sont restées au stade de louables intentions. Sur le terrain, l'armée ukrainienne a annoncé avoir perdu en partie le contrôle de deux bases de lancement de missiles en Crimée. Une prise importante pour les Russes qui ne semblent pas comprendre le langage de la diplomatie, mais plutôt celui de la force.