La Russie «ne permettra pas un sang» en Ukraine, a affirmé ce mercredi à Madrid le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Nous ne permettrons aucun attentat contre la vie et la santé de ceux qui vivent en Ukraine, ni contre les Russes qui vivent en Ukraine». Sur le terrain, les forces russes ont pris le contrôle partiel d'une deuxième base de lancement de missiles dans le sud de la Crimée et bloquent le bâtiment abritant les missiles, a affirmé ce mercredi un officiel ukrainien. Des soldats ont pénétré dans la base située à Fiolent, à proximité du port de Sébastopol qui abrite la flotte russe de la mer Noire, a précisé cet officiel. «Il y a des missiles mais ils sont désarmés», a-t-il précisé. Plutôt, les forces russes ont pris le contrôle partiel d'une base de lancement de missiles à Evpatoria, dans l'ouest de la Crimée, a indiqué un porte-parole du ministère ukrainien de la Défense dans cette république autonome russophone. Le poste de commandement et le centre de contrôle de la base restent sous contrôle ukrainien, a précisé la même source. Les lieux, d'où les missiles avaient déjà été évacués, avaient été assaillis hier en fin d'après-midi, par une vingtaine de soldats russes assistés de plusieurs centaines de manifestants pro-russes, avait indiqué une source ukrainienne. Kiev veut un règlement pacifique L'Ukraine veut régler «pacifiquement» la crise avec la Russie, a affirmé ce mercredi à Paris le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriï Dechtchitsa. «Nous voulons régler cette crise pacifiquement. Nous ne voulons pas combattre les Russes», a déclaré le ministre ukrainien, juste après avoir été reçu par son homologue français Laurent Fabius au Quai d'Orsay. «Nous voulons maintenir un bon dialogue, de bonnes relations avec le peuple russe. Nous apprécions tous les contacts possibles». Pendant ce temps, quinze pays membres de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) vont participer à une mission d'observateurs militaires en Ukraine. «Quinze pays, dont les Etats-Unis et d'autres pays européens et d'Asie centrale, participent à cette mission», a indiqué une source diplomatique ce mercredi, sans préciser la date de l'envoi des observateurs et leur nombre. Un «Sommet» à Paris La France et l'Allemagne veulent proposer un «plan de sorti» de crise en Ukraine qui pourrait être discuté ce mercredi à Paris, en marge d'une rencontre internationale sur le Liban. Plusieurs acteurs internationaux majeurs, dont les ministres des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, américain John Kerry, allemand Frank-Walter Steinmeier, et français, ainsi que la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton se retrouvent à Paris à l'occasion de la deuxième réunion du Groupe international de soutien au Liban, au palais de l'Elysée. «On va parler du Liban mais on profite que tous nos grands collègues sont là pour évidemment traiter aussi la question ukrainienne», a souligné M. Fabius. L'idée d'établir un groupe de contact sur l'Ukraine, déjà évoquée avec le président russe Vladimir Poutine par la chancelière allemande Angela Merkel, sera à l'ordre du jour. «On essaie avec nos amis allemands d'établir ce groupe, on va en parler ce matin, parallèlement. Peut-être va-t-on y arriver mais je n'en sais rien ?», a poursuivi M. Fabius.