La Coordination nationale des enfants de chouhada (CNEC) a été invitée, lundi dernier, par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, à s'asseoir à la table du dialogue en perspective de l'application de la loi sur le chahid, gelée depuis son adoption par le Parlement en 1999. Ainsi, la CNEC, sous la présidence de Khaled Bounedjma, a décidé, jeudi dernier, lors de la 11e session de son conseil national tenue à Sidi-Fredj, à Alger, de s'engager dans des pourparlers avec M. Belkhadem et de surseoir à son action de rue, prévue pour le 5 juillet prochain. M. Bounedjma a étalé un ensemble d'arguments pour convaincre les responsables des 48 wilayas afin d'annuler la marche du 5 juillet prévue à Alger, en affichant une grande confiance quant à l'engagement de M. Belkhadem qui a « promis » la mise en œuvre de la loi sur le chahid. « Avec la grande mobilisation de plus de 2 millions d'enfants de chouhada, dont 70% sont des patriotes, nous pensons qu'une marche à Alger va, sans doute, connaître des dérives, prenant en compte la loi interdisant les marches et l'état d'urgence », argumente M. Bounedjma, qui semble, également, craindre des interprétations politiques à cette manifestation. « Une marche de la CNEC à Alger sera interprétée comme une action contre Bouteflika ou contre le gouvernement », dira M. Bounedjma. Pour l'heure, les responsables de la CNEC soulignent que la « sagesse » et l'« honnêteté » qui caractérisent M. Belkhadem augurent d'une issue favorable pour l'application de la loi sur le chahid, signée par le président Zeroual le 5 avril 1999. Qualifiée à la fois de légitime et de légale, la revendication de la mise œuvre de la loi sur le chahid vise, selon M. Bounedjma, à réhabiliter le chahid dans sa « dignité ». Le chef du gouvernement, explique le président de la CNEC, a proposé la création d'une commission de travail qui sera chargée d'étudier les modalités techniques et l'aspect financier pour l'application de cette loi. Cependant, la prise en charge du volet financier de cette loi devra attendre fin 2006, soit au moment où sera élaborée la loi de finances 2007. A ce propos, plusieurs représentants de la CNEC ont rejeté le « prétexte » financier puisque, argumentent-ils, l'Etat avait procédé à des augmentations de salaires sans qu'elles soient prévues par des lois de finances. Certains représentants de wilaya ont, par ailleurs, versé leur venin sur le ministère des Moudjahidine et celui de l'Emploi et de la Solidarité nationale ainsi que sur certains walis considérés comme les « ennemis jurés » des enfants de chouhada. Sur le plan politique, la CNEC déclare soutenir le projet de la révision constitutionnelle, élaboré par le FLN, à condition que la nouvelle mouture ne s'oppose pas avec les principes du 1er Novembre.