Gravissime accusation contre le Conseil constitutionnel que celle lancée par l'infortuné candidat à la candidature à la présidentielle, Rachid Nekkaz, qui a saisi le président de cette institution, Mourad Medelci, sur l'énigme de la disparition de ses parrainages du parking du Conseil constitutionnel. L'enfant de Chlef a saisi officiellement M. Medelci sur cette affaire qui a défrayé la chronique politique et électorale, en attendant les suites que l'intéressé compte donner à ce psychodrame qui prend une tournure politique en l'absence de réaction de la partie incriminée. Au départ, lorsque l'affaire avait été rendue publique, devant le siège du Conseil constitutionnel à quelques minutes de la fin du délai légal de dépôt des candidatures, par M. Nekkaz qui avait évoqué la piste de la disparition du véhicule conduit par son propre frère transportant les parrainages, laissant croire à une interception de son véhicule par des mains mystérieuses sur le chemin du Conseil constitutionnel, beaucoup avaient pensé à une mise en scène rocambolesque de M. Nekkaz pour dissimuler son échec de réunir les signatures requises pour le dépôt de son dossier de candidature. Depuis sa conférence de presse organisée samedi dans la rue, à la Grande-Poste, à Alger, confirmée dans la soirée dans un entretien-fleuve accordé à la chaîne privée Ennahar TV, une version plus actualisée est présentée à l'opinion publique, où Rachid Nekkaz a lâché une véritable bombe. Si elle venait à se confirmer, cette accusation ne manquera pas d'avoir de lourdes conséquences sur la crédibilité de l'Etat et de ses institutions à l'intérieur et à l'extérieur du pays ainsi que sur le processus électoral en cours qui se déroule déjà dans un climat de forte contestation. Des documents officiels, dont notamment un laissez-passer attestant que le véhicule disparu a bel et bien franchi la porte d'accès au parking du Conseil constitutionnel, ont été exhibés par M. Nekkaz pour appuyer sa plaidoirie contre le hold-up dont il se dit être victime. Il fait porter l'entière responsabilité de ce qui est arrivé au Conseil constitutionnel. Question : pourquoi Rachid Nekkaz a attendu plus de 48 heures après l'incident pour apporter la précision de taille, selon laquelle le véhicule s'est volatilisé après son accès au parking du Conseil constitutionnel ? A-t-il voulu éviter un scandale politique, misant sur la sagesse des autorités pour percer cette énigme ? Est-il passé à l'offensive après avoir constaté qu'il se heurtait à un mur de silence de la part de l'institution ? Les interrogations ne manquent pas concernant cette affaire qui pourrait constituer une trame d'un scénario épique de film d'aventure et de suspense. On a même évoqué un agenda extérieur à la mise en œuvre duquel Nekkaz aurait offert ses services pour déstabiliser l'Algérie. En tout état de cause, la balle est dans le camp du Conseil constitutionnel. Il est pour le moins curieux que cette institution mise en cause nommément pour des faits graves observe le silence total sur cette affaire. Aucune déclaration, aucun communiqué pour établir ou rétablir les faits. Cette attitude n'a fait que conforter la thèse du complot brandie par Rachid Nekkaz qui accuse des forces du système d'être derrière ce coup tordu pour lui barrer la route à la présidentielle.