Plus d'une centaine de donneurs de sang venus de 11 wilayas du centre du pays ont été primés, mercredi dernier, à l'hôtel Le Rocher à Boumerdès, au cours d'une réception organisée en leur honneur par la Fédération algérienne des donneurs de sang. Des prix symboliques ont été remis à ces citoyens représentant une catégorie de généreux, grâce à qui des centaines, voire des milliers de vies humaines, sont sauvées chaque année. La rencontre a été une occasion pour lancer un « appel urgent en direction de tous les Algériens pour qu'ils viennent en aide aux malades nécessitant des transfusions de sang en faisant don de ce liquide vital et précieux qui ne peut provenir que du corps humain », pour reprendre les propos du secrétaire général de la fédération, M. Gherbi. Le choix de la ville de Boumerdès pour cette cérémonie annuelle n'est pas fortuit, puisqu'il n'est rien moins qu'un « geste de reconnaissance et de remerciement pour la population de cette région qui, après le séisme de 2003, a fait preuve d'une générosité exemplaire en allant nombreux donner du sang aux victimes de la catastrophe », diront les organisateurs de la manifestation. Cependant si « l'Algérien aime venir en aide à d'autres », il n'en demeure pas moins que le don de sang est loin d'être chose courante dans notre pays, d'après le constat fait par le mouvement associatif et les services de la santé. Beaucoup imputent cet état des lieux au « manque de sensibilisation ». « Les gens ont peur de contracter des maladies contagieuses dans les structures de santé ou alors ils appréhendent tout simplement de tomber malade pour avoir donné du sang. Le corps médical et les donneurs eux-mêmes sont appelés à faire un meilleur travail d'information et de sensibilisation pour expliquer aux gens qu'il n'y a réellement aucun risque à donner son sang, que le matériel utilisé est stérilisé et que le liquide retiré du corps est récupéré dans les minutes qui suivent la transfusion. Cela fait des années que je donne du sang deux fois par année et ma santé n'en est que mieux préservée puisque cela me fait un bilan global tous les six mois », nous a dit Ali, un donneur primé. Le secrétaire général de la Fédération algérienne des donneurs de sang nous a dit que celle-ci est membre de la fédération internationale et de la fédération maghrébine qui regroupent respectivement 70 et 5 pays. « Elle est présente dans 32 wilayas du pays avec 60 000 donneurs permanents. L'année dernière, nous avons enregistré 320 000 dons », a dit M. Gherbi, soulignant que l'objectif principal de sa fédération est « la sensibilisation de la population au don de ce liquide précieux qui n'est fabriqué par aucune machine ». A partir de Boumerdès, il a invité les citoyens âgés entre 18 et 65 ans à aller régulièrement faire des dons de sang dans les différentes structures prévues à cet effet. Régulièrement, « parce que le sang ne peut être stocké au-delà de 35 jours. Il ne faut par conséquent pas attendre qu'une catastrophe se produise pour aller nombreux aux centres de transfusion », a-t-il expliqué. M. Gherbi a appelé le personnel chargé de la collecte de sang à bien accueillir les citoyens qui viennent donner du sang et rappeler que la fédération qu'il dirige souffre du manque de moyens et de subventions. Depuis 1976, date de création de la fédération, celle-ci n'a pu être présente que dans 32 wilayas. Cinq comités de wilaya ont disparu ces dernières années suite à l'absence d'assistance de la part des autorités. « Ces cinq dernières années, nous n'avons même pas pu assister aux congrès mondiaux de la fédération internationale », a dit M. Gherbi. Le président de l'Association des donneurs de sang de Boumerdès, M. Djemaoun, nous a déclaré qu'au niveau de la wilaya, les donneurs de sang se font de plus en plus nombreux.