Le hors-jeu est une loi technique controversée à l'origine de toutes les contestations mais d'une grande utilité pour la beauté du spectacle. Etre en position de hors jeu n'est pas une faute en soi, pourtant cela est sanctionné d'un coup franc indirect. Son auteur n'est pas pour autant sanctionné administrativement, car il ne commet aucune faute prévue par la loi XII. Depuis sa création, cette loi a connu plusieurs modifications. Elle ne cesse de susciter encore des interrogations, notamment chez les arbitres assistants qui n'arrivent pas à lire judicieusement le texte et le mettre en valeur sur le terrain. La dernière touche apportée à cette loi a été l'objet de plusieurs interprétations par les arbitres assistants. C'est la raison pour laquelle l'International Board a examiné de nouveau le texte pour fournir davantage d'explications. Lors de sa séance de travail au pays de Galles le 26 février 2005, aucune modification n'a été apportée à la formulation de la loi ni même aux décisions 1 et 2. Cependant, les expériences tirées de l'application de ces décisions sur le terrain ont contraint l'International Board à clarifier certains points liés à son interprétation. Donc être en position de hors-jeu n'est pas une faute en soi. Un joueur est en position de hors-jeu quand « il est plus près de la ligne de but adverse qu'à la fois le ballon et l'avant-dernier défenseur ». Par contre, un joueur ne se trouve pas en position de hors-jeu : • S'il se trouve dans sa propre moitié de terrain de jeu ou • s'il se trouve à la même hauteur que l'avant-dernier défenseur ou • s'il se trouve à la même hauteur que les deux derniers adversaires, • s'il reçoit le ballon d'un coup de pied de but (5m50), • s'il reçoit le ballon d'un coup de pied de coin, • s'il reçoit le ballon d'une rentrée de touche. Le gardien de but est considéré comme un défenseur. Il a simplement le privilège de jouer le ballon des mains dans sa propre surface de réparation... La position de hors-jeu d'un joueur ne doit être sanctionnée que si, au moment où le ballon est touché par un coéquipier ou est joué par l'un d'eux, le joueur prend de l'avis de l'arbitre une part active au jeu : • En intervenant dans le jeu ou • en influençant un adversaire ou • en tirant un avantage de cette position. Décision n°1 de l'International FA Board « Intervenir dans le jeu » : signifie jouer ou toucher le ballon passé ou touché par un coéquipier ; « Influencer un adversaire » : signifie empêcher un adversaire de jouer ou d'être en position de jouer le ballon en entravant clairement la vision de jeu ou les mouvements de l'adversaire ou en faisant un geste ou mouvement qui, de l'avis de l'arbitre, trompe ou distrait un adversaire. Exemple : être sur la trajectoire d'un tir, faire un geste ou un mouvement qui distrait le gardien de but. « Tirer un avantage d'une position de hors-jeu » : signifie jouer un ballon qui rebondit sur un poteau ou la barre transversale dans sa direction ou jouer un ballon qui rebondit sur un adversaire dans sa direction alors qu'il y a position de hors-jeu. « La position de hors-jeu d'un joueur peut être sanctionnée avant que le ballon ne soit joué ou touché, si de l'avis de l'arbitre, aucun autre coéquipier, qui n'est pas en position de hors-jeu, n'a l'occasion de jouer le ballon ». « Si un adversaire prend une part active au jeu et si, de l'avis de l'arbitre, il y a possibilité de contact physique, le joueur qui se trouve en position de hors-jeu devra être sanctionné pour avoir influencé un adversaire. » Décision n°2 de l'International FA Board « Il convient de prendre en considération toute la partie de la tête, du corps ou des pieds de l'attaquant par rapport à l'avant-dernier défenseur, au ballon ou la ligne médiane. » « Dans cette décision, les bras ne sont pas considérés comme partie du corps. » Cependant, pour être en adéquation avec le texte, l'arbitre assistant doit jouir d'une excellence condition physique, d'une bonne position pour un excellent champ de vision, d'une concentration la plus totale, d'une technique de course adaptée pour la circonstance et attendre avant d'agir, c'est-à-dire ne point se précipiter. « Mieux vaut que la décision soit légèrement tardive et correcte que rapide et fausse. » L'arbitre assistant devra enregistrer la position de l'attaquant avant de juger son implication dans le jeu actif. Depuis le début de cette Coupe du monde, nous avons enregistré trois cas sur l'interprétation de cette loi : Allemagne - Costa Rica, Italie - Ghana et France - Suisse, où les joueurs en position de hors-jeu n'ont pas pris une part active au jeu et ce sont leurs coéquipiers dans des positions normales qui en ont tiré profit, même s'il n'y a pas eu de but inscrit sur ces cas. Dans ces cas, le jugement des arbitres assistants a été correct, d'où la devise d'un arbitre assistant : « Attendre avant d'agir ». (*) L'auteur est Directeur technique national de l'arbitrage.