Les cartes ART concernant la retransmission des matches de la Coupe du monde de football d'une valeur de 2000 DA se sont vendues comme des petits pains. La disparition de la totalité des chaînes du bouquet numérique TPS (TF1, M6, France 2, France 3, Eurosport, Infosport, LCI) a favorisé cette vente. Les Algériens, mordus du foot, ne pouvaient pas rester sans images de cette grande kermesse du ballon rond. Dans ce contexte, le quota mis à la disposition d'Algérie Poste a été de 230 000 cartes, vendues dans les bureaux de poste. Selon les statistiques en notre possession, 60% ont été écoulés jusqu'à mercredi dernier. Le plus grand taux de vente a été enregistré au niveau des wilayas du centre du pays (plus de 50 000 cartes). A Blida par exemple, la quantité totale a été vendue et il a fallu réalimenter les points de vente. Cependant, précise-t-on du côté d'Algérie Poste, « il n'y a pas eu de rupture de stock et la disponibilité est permanente ». D'autres villes ont connu le même phénomène, telles que Tebessa, Djelfa, Batna et Sétif (Hauts-Plateaux et villes frontalières). Le groupe ART s'est arrangé dans un premier temps pour que seules les cartes d'abonnement d'une année, les plus chères, soient disponibles sur le marché. Beaucoup de passionnés de football se sont résignés à payer l'équivalent du smic pour voir les matches. Même la Foire internationale d'Alger a été utilisée comme support de publicité et de vente, profitant de la forte affluence à cette manifestation économique annuelle. La carte ART, distribuée par Algérie Poste, a même traversé les frontières algéro-marocaines. Elle a été vendue notamment à Oujda jusqu'à 45 euros l'unité. Une chance pour les Marocains qui doivent verser habituellement 1300 dirhams (118 euros) pour obtenir la carte ART officielle, permettant de suivre cette compétition dans le royaume. Les autorités marocaines, à l'instar de nombreux pays arabes, n'ont pu acheter les droits de retransmission des matches du Mondial allemand, dont l'exclusivité est acquise par le milliardaire saoudien cheikh Salah Kamal, propriétaire d'ART. Des écrans géants ont été installés dans les places publiques pour permettre aux jeunes passionnés du foot, qui n'ont pu obtenir le sésame, de suivre les matches en direct. Les branchés ont sorti leurs démodulateurs analogiques qui permettent de capter les chaînes françaises traditionnelles (TF1 et M6) qui diffusent en direct les rencontres et en plus avec les commentaires en français accessibles à tout le monde. Le Mondial 2006 est devenu ainsi une opportunité commerciale. La Coupe du monde de football devrait dégager des profits records. Selon une étude réalisée par le site Internet britannique Sportcal.com, « la compétition devrait générer 1,1 milliard d'euros de bénéfices pour un total de revenus qui frôlera les 2 milliards d'euros. Le poste de recettes le plus important sera celui des droits audiovisuels ». Ils sont en hausse de 34% par rapport à l'édition 2002 en Corée et au Japon. Au total, les diffuseurs assurent à la Fifa 1,2 milliard d'euros de recettes de droits télé. En France, TF1, M6, Canal+ et Eurosport n'ont pas hésité à casser leur tirelire pour dépenser 130 millions d'euros et s'assurer la diffusion des rencontres.