Le comité des droits de l'homme des Nations unies a déclaré l'Etat algérien coupable de « graves violations » relatives aux disparitions forcées. Cet organisme onusien, qui veille au respect par les Etats des droits de l'homme tels qu'énoncés dans le Pacte international des droits civils et politiques, relève spécialement le cas de Salah Saker et de Riadh Boucherf, deux citoyens algériens arrêtés par les services de sécurité pendant les années de braise. Le premier, enseignant, a été arrêté en mai 1994 à Constantine, tandis que le second a été enlevé à Alger en juillet 1995. Ces deux personnes ont été par la suite emmenées dans des commissariats de police comme ont témoigné leurs familles qui ne les ont plus jamais revus. L'association SOS Disparus souligne, dans un communiqué rendu public hier, que le comité onusien des droits de l'homme a agi suite aux plaintes qui ont été déposées auprès de cette instance internationale de protection des droits de l'homme. Le recours de ces deux familles à cet organisme mondial des droits de l'homme est intervenu suite au silence manifeste exprimé par les autorités algériennes quant à leurs requêtes ainsi qu'à celles de milliers d'autres familles de disparus. L'épouse de Salah Saker a, en effet, déposé plainte en 2002 et Mme Boucherf en 2003. La décision de l'instance onusienne rendue au cours d'une session tenue en mars dernier constitue, aux yeux des membres de SOS Disparus, « un précédent ». Il estime qu'il s'agit de « premières condamnations » prononcées par ce comité contre l'Algérie et considère cela comme « une victoire » pour les familles des disparus. Le comité onusien accorde, selon le même communiqué, « 90 jours » à l'Etat algérien pour enquêter profondément sur la disparition et le sort de Salah et Riadh. Dans le cas 0où ils sont toujours en vie, le comité exige qu'ils soient libérés immédiatement. Outre ces deux cas, le comité dit reconnaître le droit des familles des victimes d'introduire des requêtes devant l'ONU. Pour rappel, les familles des disparus ont déposé des plaintes parfois contre « des personnes identifiées ». Certaines ont été rejetées, d'autres sont restées sans aucune suite.