Avant même l'entame officielle de la campagne électorale, Ali Benflis montre des signes d'agacement et fait connaître, en même temps, les grandes lignes de ce que sera son programme de candidat. Lors d'un court discours prononcé hier en fin de matinée à Alger, le candidat Ali Benflis s'est montré particulièrement critique envers le pouvoir. «La préparation de l'élection du 17 avril prochain a éloigné l'administration de la neutralité et mis le gouvernement dans une position de partie prenante, voire de véritables comités de soutien au président sortant», a commencé par préciser le candidat indépendant à l'élection de 17 avril prochain. Pis, ajoute Benflis, d'un ton calme mais déterminé, «cette démarche de rejet catégorique de l'alternance au pouvoir et du changement est en fait un véritable coup de force contre la Constitution, un défi à la légalité et un mépris pour le bon sens du peuple algérien dont vous représentez la majorité», a-t-il encore ajouté. Pour expliquer les motifs qui l'ont poussé à se porter candidat, Ali Benflis, qui s'est adressé à un public constitué essentiellement de jeunes qui crient «Benflis président», a expliqué qu'il n'ira pas à une campagne électorale, mais plutôt «à une bataille» pour un «Etat de droit». Car, dit-il encore à l'adresse de ces jeunes, «je vous prends à témoin de l'obstination d'un pouvoir politique à bout de souffle et à court d'idées, qui cherche à protéger des intérêts privés financiers et politiques, d'une minorité qui craint de perdre ses privilèges et son immunité, ce qui explique son arrogance». Des promesses concrètes Malgré cela, Ali Benflis se dit déterminé à «engager non seulement une campagne électorale, mais un combat pour la liberté qui ne s'achèvera que par l'instauration d'un Etat de droit (…)». Pour séduire les jeunes, Ali Benflis a dévoilé les grandes lignes de son programme électoral. Il promet que s'il est élu, il va réduire la durée du service national à 12 mois. «Le processus de professionnalisation engagé par l'Armée nationale populaire nous permet aujourd'hui d'envisager la réduction du service national à une année avec le recours à la forme civile chaque fois que cela est possible», annonce-t-il. Mieux, l'ancien Premier ministre promet un revenu minimum aux jeunes chômeurs en quête d'emploi. «Notre projet prévoit l'adoption d'un revenu minimum national accordé, à titre provisoire, à toute personne qui n'a pu accéder à l'emploi», indique encore Benflis sous les vivats d'un public conquis. Toujours en direction des jeunes, le candidat Benflis s'engage à réduire le taux de chômage, qui est actuellement de 25%, à moins de 15% durant son mandat. C'est parce qu'il s'adresse à des étudiants que Ali Benflis promet la revalorisation de la bourse des étudiants et l'instauration d'une bourse d'excellence. «Il est urgent de valoriser la bourse d'études et d'améliorer le niveau des prestations universitaires, à l'instar de l'hébergement, la restauration et le transport (…).» Mais en contrepartie, l'ancien secrétaire général du FLN prévient que l'attribution de la bourse dépendra de critères à définir.