Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) a renouvelé son soutien à la candidature de Abdelaziz Bouteflika. A l'issue de l'assemblée générale qui a entériné cet appui, la scission était plus que jamais consommée. Preuve en est, la démission de Slim Othmani renseigne sur le climat qui a prévalu, jeudi, alors que les membres du FCE se prononçaient sur ce qu'adviendra le FCE, non en tant qu'en organisation patronale, mais surtout en tant qu'association participant à l'édification du socle de soutien au 4e mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika. Slim Othmani a démissionné. C'est un fait. Il dénonce «le peu de respect qui a été accordé, tant aux membres qu'au règlement intérieur de cette institution qui méritait bien mieux que cette mascarade de soutien électoral». Il faut le dire, Slim Othmani, patron de la NCA Rouiba, a eu le mérite de manifester sa «déception» par rapport à ce qui est advenu du FCE d'aujourd'hui, enrôlé dans la machine de soutien au 4e mandat de Abdelaziz Bouteflika. Mais au-delà de cette déception, un véritable coup de théâtre s'est produit, jeudi, alors que le Forum des chefs d'entreprises devait prononcer son appui ou non à la candidature de Abdelaziz Bouteflika, mais son avis, aussi humble soit-il, sur si le FCE doit se positionner par rapport aux futures joutes électorales qui engagent le pays. Les membres du FCE n'avaient pourtant pas besoin de se déterminer par rapport aux candidatures, jusqu'ici validées par le Conseil constitutionnel, de par ce qui semble être clair dans ses statuts fondateurs. A la surprise générale, les membres du FCE ont eu à se prononcer, non sur la position du FCE par rapport à ses statuts d'une association apolitique, mais sur son soutien ou non à la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un 4e mandat à la tête de l'Etat. Selon certaines indiscrétions, les membres du FCE, présents à l'assemblé générale de jeudi, se sont retrouvés face à ce dilemme : «Renouvelez-vous votre confiance en la personne de Abdelaziz Bouteflika ?», au lieu de «Etes-vous pour ou contre que le FCE se prononce sur les prochaines joutes électorales.» Face à ce dilemme, il y a eu des démissions, mais aussi 40 votes par les membres de ladite organisation patronale et 57 votes par procuration, indiquent nos sources. Il a été constaté également l'absence d'un huissier de justice à même de valider le procès-verbal de ladite assemblée générale, se réfère-t-on aux informations que nous avons pu avoir. Selon nos sources, des membres se sont offert plusieurs votes par procuration, alors que les statuts du FCE stipulent qu'en cas de vote, les membres peuvent se permettre une seule voix par procuration en cas d'absence. En un mot, l'assemblé générale du FCE, de jeudi dernier, s'est avérée une véritable «mascarade de soutien électoral», comme l'a si bien dit Slim Othmani dans sa lettre de démission des structures du FCE.