Forts de la décision de justice prise le 12 juin 2006 par la chambre administrative de la cour d'Alger, les redresseurs du mouvement El Islah de Constantine sont montés au créneau depuis, conviant militants et élus locaux du parti à rallier cette formation « après l'avoir débarrassée de l'opportunisme, du clientélisme et des pratiques répressives », et menaçant, toutefois, de poursuites judiciaires tout partisan de Djaballah s'octroyant le droit de parler au nom du mouvement El Islah sur le territoire de la wilaya. C'est ce qui ressort d'un communiqué rendu public ce week- end, signé par le président du bureau exécutif de Constantine des redresseurs, qui appelle les fidèles du cheikh à se regrouper et à œuvrer de concert dans la transparence tout en accordant la priorité aux compétences. Qualifiant, par ailleurs, la politique de Djaballah de « suicidaire », sur le plan politique et judiciaire, le signataire du communiqué se félicite de la décision de justice relative au gel des activités du président, du bureau national ainsi que les avoirs du parti, la qualifiant de « victoire de l'Etat de droit », qui a restitué le mouvement à sa base et à ses « militants authentiques ». Le responsable du bureau de wilaya des redresseurs d'El Islah lance enfin un appel unanime envers tous les partisans du parti pour rentrer dans les rangs et se regrouper autour de la nouvelle instance dirigeante de cette formation islamiste « en vue de bâtir le parti sur des bases démocratiques ». Cela étant, pour d'aucuns, les redresseurs de Constantine ont finalement usé des mêmes méthodes que leurs adversaires, s'agissant des menaces brandies contre les fidèles de Djaballah dans le cas où ces derniers venaient à s'exprimer au nom du parti.