Les fidèles du secrétaire général du FLN n'entendent pas baisser les bras et refusent de s'avouer vaincus après «le putsch judiciaire» qui a sérieusement secoué l'ancien parti unique et hypothèqué l'avenir de sa direction actuelle. En effet, une journée de protestation contre la décision de la chambre administrative de la cour d'Alger, invalidant le 8e congrès du FLN et gelant ses activités et ses avoirs, a été organisée, jeudi, par la mouhafadha du parti d'Annaba, un siège qui est de plus en plus déserté par les militants, autrefois nombreux à s'y rendre régulièrement. La réunion de jeudi a, ainsi, été marquée par l'absence des «poids lourds» locaux du parti, de plus en plus réservés, surtout après l'échec cinglant du 30 décembre dernier, à l'occasion des élections sénatoriales qui ont vu le succès d'un islamiste du parti d'Abdallah Djaballah, El-Islah, vice-président de l'APW d'Annaba. La défaite du FLN à Annaba a été possible après le ralliement du parti d'Ahmed Ouyahia, le RND, derrière la candidature du candidat du MRN. En réalité, autant les pro-Benflis se font de plus en plus discrets, autant les partisans du président-candidat n'hésitent pas à afficher leurs préférences. Ceux qui sont restés fidèles au parti et à son secrétaire général se disent, cependant, «optimistes» et restent convaincus que leur chef de file saura faire face à la cabale qui vise et le FLN et sa personne depuis qu'il a affiché ses ambitions présidentielles et opéré un «relookage» du parti dont il veut faire la première formation politique du pays. «Le FLN vaincra, et Ali Benflis sera président de la République», insistent-ils. Ils se félicitent, par ailleurs, du soutien de l'ancien président de la République, Liamine Zeroual, au secrétaire général du FLN, tout comme de la réaction de la classe politique algérienne qui s'est élevée contre l'instrumentalisation de la justice. Outre cette journée de protestation, la mouhafadha d'Annaba a rendu publique, dès l'annonce de la décision de justice d'invalider le 8e congrès du parti, une déclaration dans laquelle elle s'élevait contre un tel jugement. Il faut, cependant, relever que certains militants ont protesté contre cette initiative, arguant que l'actuel responsable de la mouhafadha d'Annaba n'avait pas à parler en leur nom sans les consulter au préalable. En réalité, ceux qui ont protesté et parlé même d'ester l'auteur de la déclaration en justice, ont choisi, depuis, leur camp. Même s'ils refusent de rejoindre «les redresseurs», ils n'hésitent pas à dire leur soutien au président de la République «seul candidat à être, soutiennent-ils, à la hauteur de la mission».Du côté du mouvement de redressement, l'heure est au triomphe, même si la retenue et la discrétion sont de rigueur. Tout comme leur travail au corps du reste des troupes encore indécises.