Le procès qui oppose les deux parties antagonistes au sein du mouvement El Islah n'est pas près de connaître son épilogue. Hier, la chambre administrative près la cour d'Alger a annoncé le renvoi de cette affaire, qui retourne à l'instruction sur demande du parquet. C'est le retour donc à la case départ. M. Khababa, l'avocat M. Abdallah Djaballah, a précisé au sortir de l'audience que juridiquement «la loi permet à l'une des parties adverses de demander le report si la demande est fondée». Qu'est-ce qui a pu motiver la démarche du parquet? La défense s'est refusée à tout commentaire. Mais il semblerait, à travers la chronologie des événements, que la justice est en train d'étudier sérieusement les accusations formulées par les chefs de file du mouvement de redressement contre M.Djaballah, notamment celles liées aux «menaces de mort» dont auraient été victimes ces derniers, ainsi qu'au «détournement des fonds du parti». Il convient de noter que c'est à la suite de la conférence de presse des redresseurs, tenue le 20 juin dernier au Centre international de presse (CIP), que le parquet a intervenu pour la première fois depuis que l'affaire est en délibéré, pour demander son renvoi, et ce le 22 juin. Selon le secrétaire national chargé de l'organique, M.Lakhder Benkhelaf, la décision de la chambre administrative était «prévisible», reconnaissant que l'affaire a pris «un tournant dangereux». Tout compte fait, ce troisième renvoi gâche la joie des pro-Djabballah qui ont vu dans la non-validation du congrès des redresseurs par le ministère de l'Intérieur, comme une «victoire». Mais à la lumière de ces développements, la bataille est loin d'être gagnée pour les deux ailes du mouvement. Djaballah ne peut pas organiser son congrès tant que le litige n'est pas résolu par la justice. Il doit attendre pour cela plusieurs mois. Une affaire à suivre..