Décidément, Abdallah Djaballah ne cesse de subir une fronde au sein de son parti. Les redresseurs du Mouvement El Islah accusent le chef du parti, M.Abdallah Djaballah, d'être derrière la défaite «déshonorante» subie par ses candidats, lors des sénatoriales du 28 décembre. Dans un communiqué, signé par Djahid Younsi, les redresseurs ont révélé avoir entamé des contacts en vue d'amener Djaballah à contracter, en premier lieu, une alliance interne avant de l'élargir, dans un deuxième temps, aux partis présents dans la course électorale. «Le bureau national (né du congrès parallèle désapprouvé par le ministère de l'Intérieur) a désigné M.Mostapha Benbakhema dont la mission était de convaincre les proches de Djaballah d'aborder cette échéance, en rang uni, pour préserver la position politique du parti sur la scène nationale», lit-on dans le communiqué. Une rencontre a eu lieu, le 4 décembre, entre MM Abdelkader Belahssen, Bachir Khalifi (alliés de Djaballah) et le secrétaire national chargé des élus, côté redresseurs. «Nous avons pu les convaincre de nos thèses, mais malheureusement quelques jours après, nous étions surpris d'apprendre la fin de non-recevoir réservée à notre demande» affirme ledit communiqué. Djaballah, affirme les redresseurs, ne s'est pas contenté de rejeter leur proposition, mais a tenté, de se rapprocher des partis de l'Alliance stratégique pour «nous affaiblir, en vain». «Cette fois, ce sont le FLN, le MSP et le RND qui ont décliné l'offre». Les redresseurs, quant à eux, se targuent d'avoir réussi des alliances, autrement dit contribuer à la victoire de certains partis, citant le RND et le MSP dans plusieurs wilayas, notamment à Annaba, Mila, Tebessa, Illizi, Alger, Skikda et Batna. El lslah, pour rappel, n'a gagné aucun siége au Sénat malgré sa forte participation dans 37 wilayas. La crise interne, qui dure depuis près de trois ans, a sérieusement affaibli cette formation de l'opposition dont le congrès est suspendu au verdict final du Conseil d'Etat. Cependant, Djaballah est sur le point de gagner sa bataille contre les militants exclus. Le 4 décembre, la cinquième chambre du Conseil d'Etat avait ordonné l'arrêt d'exécution du verdict, prononcé le 12 juin 2006, contre M.Abdallah Djaballah, lui interdisant de s'exprimer au nom du Mouvement El Islah. La décision du Conseil d'Etat a remis en cause le verdict de la cour d'Alger, laquelle a approuvé, pour rappel, la requête déposée par le Mouvement de redressement d'El Islah, qui prévoyait, notamment, le gel des avoirs du parti au niveau des banques. Sur le terrain, la décision prononcée par la justice algérienne, renvoyait la crise au sein du parti à la case départ, autrement dit, à la situation qui prévalait avant le 12 juin. Une donne qui arrange, faut-il le dire, les sympathisants de Djaballah, pour plusieurs raisons. Ce dernier reprend, sur le plan juridique, son poste de président du parti, avec toutes les prérogatives qui lui sont octroyées par le règlement intérieur. Même, si force est de constater, que Djaballah avait refusé d'abdiquer au verdict de la cour d'Alger, en multipliant les déclarations et les rencontres avec la presse, sous la casquette du chef de parti.