Les seize employés de la cimenterie du groupe français Lafarge à Oggaz (Mascara) poursuivent leur grève de la faim, entamée depuis dimanche 9 mars, dans l'indifférence des autorités de la wilaya, du syndicat du pouvoir, l'UGTA et des responsables de Lafarge qui refusent, selon les grévistes, toute sorte de dialogue. Hier vers midi, lors de notre déplacement sur les lieux, quinze grévistes étaient allongés à l'extérieur des tentes dressées devant l'entrée principale de l'usine. Le seizième, G. Mansour, se trouvait au service des maladies contagieuses au niveau de l'hôpital de Sig. «Il est atteint d'une tuberculose. Il a été admis à l'hôpital samedi dernier après détérioration de son état de santé», nous dira l'un des grévistes, Aziz Semmache en l'occurrence. «Même à l'hôpital, notre confrère Mansour poursuit sa grève de la faim», ajoute notre source. L'ensemble des grévistes aves lesquels nous nous sommes entretenus ont réitéré leur engagement à poursuivre leur grève de la faim jusqu'à la satisfaction de leurs principales revendications, notamment «leur réintégration dans leurs postes d'emploi, le paiement des allocations familiales et autres primes et le retrait des plaintes en appel». Les grévistes s'interrogent également sur l'indifférence des pouvoirs publics. «Où est le wali de Mascara ? Il ne réagit que pour l'intérêt de cette entreprise. Personne ne s'occupe de notre situation. Nous souffrons dans l'indifférence totale», dira l'un des grévistes d'un ton énervé. Aziz Semmache n'a pas hésité à réitérer sa déception : «Un mépris affiché par les responsables de la wilaya de Mascara qui ne se sont nullement inquiétés de notre sort». En ajoutant : «Les responsables de Lafarge profitent du silence complice des pouvoirs publics et de ceux du syndicat de l'UGTA.» Signalons que trois employés grévistes, B. Mohamed, B. Abdelkader, B. Mustapha ont été notifiés, mercredi dernier, par voie d'huissier de justice, pour comparaître devant le tribunal de Sig pour le chef d'accusation d'attroupement. Selon les grévistes, les responsables de Lafarge ont déposé «une plainte en référé pour nous obliger à quitter les lieux». Une action qui a été dénoncée par le bureau d'Oran de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH). Notons que 17 employés dont les 16 en grève de la faim ont été suspendus de leur fonction à titre conservatoire, depuis le 28 novembre 2013, sur décision du directeur de l'usine, Eric Delquignies, et poursuivis en justice pour «entrave à la liberté de travail». Hier, vers 14 h, la chargée de la communication s'est engagée à nous communiquer l'avis de la direction de Lafarge concernant ce sujet mais, jusqu'à l'heure où nous mettons sous presse, aucune information ne nous est parvenue.