Rappel - La wilaya de Tizi Ouzou a connu plusieurs glissements de terrain ces derniers temps, un phénomène qu'il faut prévenir selon le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme. Le glissement de terrain dans cette région existait bien avant l'urbanisation, mais il s'est accentué d'où l'importance de «canaliser l'eau en amont parce que l'eau crée des désordres», a indiqué Noureddine Moussa ce mercredi matin sur les ondes de la chaîne III. «Nous avons été à Azazga et nous avons pris des mesures sur place. Nous ne pouvons pas prendre des mesures contre la nature, mais il faut prévenir pour que cela ne touche pas les populations», dit-il rappelant que depuis 1999 les autorités ont interdit la délivrance de permis de construire sur la région. Les mesures urgentes prises sur place consistent, cependant, à réparer tout ce qui a un lien avec la canalisation d'eaux usées pour éviter d'accentuer le phénomène, souligne le ministre. Ce glissement est un phénomène naturel qui n'appelle pas à des «attitudes de panique», a-t-il encore ajouté tout en insistant sur l'utilité de «continuer l'étude géotechnique d'urbanisation et de microzonation pour définir le périmètre inconstructible». Evoquant la localité de Souk Ethenine dans la wilaya de Béjaia qui pourrait connaître la même situation que celle d'Azazga, Noureddine Moussa dira que «ces glissements touchent plusieurs villes du pays, notamment celles qui sont connues pour des fortes précipitations et une accumulation d'eau en sous sol». Insistant sur cette localité qui regroupe une grande population, le ministre finit par promettre une visite à la wilaya de Béjaia «pour conforter les décisions qui ont été déjà prises par les autorités locales». A la question de savoir si les pouvoirs publics sont prêts à décréter l'état de catastrophe naturelle tel que l'exigent les populations de Souk Ethenine il répondra : «l'état de catastrophe naturelle suit un cheminement et un processus», minimisant le déplacement de terrain qui s'est produit dans cette région. N'écartant pas un éventuel recours à une expertise technique étrangère pour cette même localité, le ministre précise que «les solutions sont très compliquées techniquement et il faut avoir l'outil pour le faire comme cela a été fait dans la région de Ain El Hammam dans la wilaya de Tizi Ouzou ». Sous prétexte du respect des délais de réalisation, beaucoup d'entreprises ne tiennent pas compte aujourd'hui des études géotechniques bien que des instructions et des décisions aient été entérinées par les pouvoirs publics. A ce sujet, Noureddine Moussa affirme que «pour les constructions financées sur les deniers de l'Etat, personne ne peut engager un programme sans une étude géotechnique d'urbanisation et une convention avec le CTC pour le contrôle du plan et de la réalisation». «C'est une obligation qui impose aux constructeurs privés également de donner une note de calcul faite par un ingénieur agréé, faute de quoi le permis de construire n'est pas délivré», a-t-il ajouté avant de reconnaître qu'il existe tout de même «des constructions illicites sur des terrains marécageux, terrains argileux et autres…».