Le secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique est en pleine mutation. Après l'intégration du système LMD, connu pour être universel, à l'université algérienne, l'on parle d'internationalisation des universités du Maghreb, entre autres celle algérienne. Aligner les programmes pédagogiques enseignés en Algérie et ceux enseignés en Europe, et faire valoir par la suite le diplôme algérien comme étant international sont les principaux objectifs visés. C'est ce que la vice-recteur de l'université Constantine 1 (UCN1), Farida Hobar, chargée également des relations extérieures, s'est efforcée d'expliquer. Rencontrée en marge des journées du lancement du projet «Européens Réseau Averroès (Compere-Averroès) qui ont eu lieu du 4 au 6 du mois en cours, à la même université, notre interlocutrice nous a fait savoir que le «doublement» des diplômes est une expérience «plutôt satisfaisante» chez nous. Ainsi, le jumelage entre l'UC1 et l'université de Saint-Etienne (France) entrepris en 2011 a donné naissance à un diplôme double en optique, que plusieurs de nos étudiants ont obtenu. Pour le projet Compere-Averroès qui vient d'être lancé, elle dira : «C'est un projet s'intégrant dans le cadre du TEMPUS, (Trans-European Mobility Program for University Studies) 2014-2016. Ce Tempus spécial Maghreb est destiné à la formation des formateurs. Les meilleures compétences intellectuelles (chercheurs et enseignants) des universités d'Alger, Tlemcen, Ouargla et Constantine seront formées dans le montage et la gestion des projets scientifiques européens d'intérêt général. L'université Montpellier 2 pilote cette formation assurée par les formateurs européens qui viennent de France, d'Espagne, d'Italie, d'Islande et de Turquie. L'énergie renouvelable, l'environnement, les TIC, les langues et Lettres sont les terrains de recherche que nos chercheurs ‘‘porteurs de projets'' vont développer de concert avec les experts étrangers.» Il nous a paru intéressant de connaître l'avis de la coordonnatrice au Maghreb du projet Tempus, l'experte française Maggy Pezeril, qui a animé, toujours à l'UC1, plusieurs tables rondes à l'occasion du lancement du projet en question. Cette sexagénaire, hautement qualifiée, explique : « L'Algérie, qui est présente parmi nous depuis 2008, doit passer du statut partenaire du programme à celui d'acteur. Elle doit faire tache d'huile en ce qui concerne l'intégration de ces scientifiques en Europe. Il faut dire que ces derniers représentent une minorité comparativement à leurs confrères marocains ou tunisiens. D'ici là, un grand travail doit s'accomplir.» Le programme Tempus permettra, pour ainsi dire, d'assainir l'état actuel de l'enseignement supérieur à travers la réalisation d'enquêtes et d'études. Le plan de la formation sera mis en place à partir des résultats que donneront ces enquêtes. Enfin, les formations prévues s'articuleront autour du montage et de la gestion d'un projet scientifique. Pour l'entretien des relations entreprises entre l'UC1 et l'Union européenne, à laquelle revient le financement du projet Tempus, une sélection d'administrateurs de l'UC1 suivra une formation axée sur le côté administratif, qui sera chapeautée par les mêmes compétences. Rappelons que la clôture des journées du lancement du projet Tempus Compere-Averroès a été marquée surtout par la validation des différents chapitres traitant des spécialités ciblées dans le cadre du Tempus, et la signature de plusieurs conventions cadres. Notons que ce programme est destiné essentiellement aux chercheurs ayant obtenu au moins un master 2, et fait l'objet de publications scientifiques dans des revues de renommée internationale.