Le candidat à la présidentielle, Abdelaziz Belaïd, aime les symboles. Le benjamin des candidats a choisi le 19 mars, date de la proclamation du cessez-le-feu pour le lancement officiel de sa campagne pour la présidentielle. Celui qui a créé le Front El Moustakbal, basé sur les principes de l'appel du 1er Novembre 1954, réclame d'urgence une transition entre la génération de la guerre de Libération et les jeunes. «Nous demandons à ce que la jeunesse de ce pays puisse enfin prendre en charge l'avenir de l'Algérie. Il n'est plus possible de continuer à voir toujours les mêmes s'occuper de notre devenir», a déclaré le candidat Belaïd. Et d'ajouter : «Il est fondamental de redonner l'espoir à cette jeunesse.» Et qui mieux qu'un candidat de cinquante ans, docteur en médecine et titulaire d'une licence en droit pour incarner cette transition générationnelle. «Je considère ma candidature comme un devoir et une nécessité inévitable imposés par la conjoncture actuelle du pays», est-il écrit dans son programme de campagne. «La caution jeune» de cette élection doit faire face aux scepticismes de ceux qui estiment que sa présence dans la course finale est due à un savant dosage mis en place par le pouvoir. A ceux-là, il rappelle son parcours politique et insiste sur sa légitimité. «Je ne viens pas de nulle part, affirme-t-il. J'ai un long parcours politique derrière moi, que j'ai commencé très tôt. Il n'y a que les médias pour croire que certains candidats sont plus importants que d'autres.» Transparence Pour le candidat Belaïd, il est important que l'élection ait lieu dans la transparence totale, car les conséquences d'une fraude seraient catastrophiques pour le pays. «Il faut que ce soit une fête. Une élection propre, qui redonne espoir aux Algériens. Si tel n'est pas le cas, nous devrons faire face à une grave crise, car ils ne pourront pas refaire le coup de 2004. L'Algérie a changé», a-t-il déclaré, tout en menaçant de se retirer de la course à la présidentielle si jamais des dépassements étaient constatés. «Si tel est le cas, nous aviserons», a-t-il averti. En outre, le candidat n'a pas manqué de commenter le retour de Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia auprès du président Bouteflika. Il estime que les nominations des deux anciens Premiers ministres est une manœuvre tactique, qu'il condamne : «Ce retour est dépourvu d'éthique. En outre, on va rapidement connaître les retombées de ces nominations sur l'élection.» Par ailleurs, le candidat est revenu sur les accusations portées à l'encontre du mouvement Barakat accusé d'être instrumentalisé par l'extérieur. Pour Abdelaziz Belaïd, Barakat a le droit de manifester et de donner son avis. «Il faut arrêter de voir des mains étrangères derrière chaque mouvement qui conteste ce pouvoir», a-t-il affirmé.