Les festivités officielles commémorant le 52e anniversaire de la fête de la Victoire ont eu lieu mercredi à Souahlia, en présence du secrétaire de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine, des autorités civiles et militaires de la wilaya et de nombreux représentants de la famille révolutionnaire. Le choix de cette petite commune située au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya est plus que symbolique dans la mesure où cette région a payé un lourd tribut durant la guerre de libération. Il est recensé plus de 730 chahids dans cette localité. Les cérémonies ont débuté par la levée des couleurs, le dépôt de la gerbe de fleurs aux carrés des martyrs. Après, la délégation qui l'accompagne s'est rendue à la bibliothèque municipale où des veuves de chahids ont été honorées. La délégation s'est rendue par la suite à Abeghaoune où il a été procédé à l'inauguration d'une salle de soins et d'une annexe administrative. Les hôtes de ce village ont visité ensuite le fameux centre de torture d'Abeghaoune. Là, les séquelles de l'atrocité perpétrée par les forces coloniales contre les villageois sont encore visibles. D'ailleurs, personne n'est resté insensible au témoignage émouvant de cette femme, moudjahida, qui racontait les tortures horribles et inhumaines qu'elle avait subies dans ce centre. Les anciens moudjahidine de ce modeste village se souviennent encore de ce mois de juin 1957, quand l'armée coloniale a exécuté de sang-froid 61 personnes dont des femmes et des enfants. Les rescapés qui ont vécu l'horreur dans ce petit village évoquent les «yatagans», cette armée composée de harkis sous les ordres du capitaine Jean Louis Delayene qui sévissait dans la région.