Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication, n'a pas raté l'occasion, hier, en assistant à l'inauguration du séminaire international UIT-Algérie Télécom sur les accès radio large bande « applications large bande de réseaux fixe et mobile », d'affirmer que « l'Algérie s'est engagée d'une manière résolue pour rattraper son retard dans le développement et l'utilisation des technologies de l'information et de la communication et l'industrie des contenus ». Devant un parterre d'experts, il a voulu rassurer et transmettre un message de progrès. La volonté de l'Algérie est de se tourner vers les technologies à haut débit, voire à très haut débit, qu'elles soient filaires ou sans fil, selon qu'il s'agisse d'assurer la desserte dans les grandes agglomérations à forte concentration d'habitants ou d'offrir des solutions d'accès haut débit aux utilisateurs mal ou non desservis dans les localités éparses. Le ministre a constaté que « l'accès à haut débit a connu une croissance fulgurante en raison de son rôle central comme facteur d'amélioration des performances des entreprises et des administrations ». En fait, le haut débit est devenu un atout principal de toute stratégie de développement des NTIC, aussi bien pour les utilisateurs que pour les opérateurs ou pour les équipementiers. Qu'en est-il concrètement dans notre pays ? Le défi d'Algérie Télécom est de passer du métier de fournisseur de réseau à celui de fournisseur de services. Face à la pression concurrentielle du nouvel environnement économique, Algérie Télécom est plus que jamais confronté à la nécessité de renouveler son modèle de croissance. Il s'est souvent contenté de réagir au coup par coup. Hachemi Belhamdi, PDG de Mobilis, présent hier lors de l'inauguration, a déclaré aux journalistes que le postpayé sera son cheval de bataille pour les mois à venir. La part du postpayé ne représente que 3% de l'ensemble de ses clients. L'opérateur veut atteindre 7 millions d'abonnés à la fin de l'année. Le ministre a affirmé que l'Algérie est passée de 45 000 abonnés à 16,5 millions d'abonnés au téléphone mobile en l'espace de quelques années, des chiffres fournis par l'Autorité de régulation (ARPT) qui précise dans ses communiqués que « la source est les opérateurs ». La densité téléphonique a atteint 50,3%. Questionné sur l'ouverture du capital d'Algérie Télécom, le ministre reste dans le vague : « Le dossier est sur la table du chef du gouvernement et il sera étudié en temps opportun. » Le gouvernement à la recherche d'un « partenaire stratégique » veut prendre tout son temps. Algérie Télécom pèse lourd : il a enregistré 126 milliards de dinars de chiffres d'affaires, soit un taux de croissance de 56% pour 2003-2004 et 33% pour 2004-2005. Compte tenu de l'importance de la demande et des besoins croissants et diversifiés et des opportunités d'affaires très porteuses dans les différents services à valeur ajoutée, Algérie Télécom axe sur l'introduction des nouvelles technologies, telles que le Wifi-Wimax et WLL et l'installation et l'exploitation d'un réseau multiservice large bande. Ce séminaire constitue l'occasion d'engager des débats de fond et d'échanger des expériences. Il permettra d'avancer des orientations que chaque pays pourra adapter à sa situation particulière.