Amara Benyounès a reconnu, hier à Annaba, avoir été témoin d'un grave dérapage à Marseille (France), lorsqu'un groupe de jeunes brandissant des portraits de Ali Benflis – sans le nommer – ont tenté de l'agresser, ainsi que Amar Ghoul, à la sortie de la salle qui a abrité un meeting populaire à l'adresse de la communauté nationale établie à l'étranger, et ce, au profit du candidat sortant, Bouteflika. «Ce n'était qu'un petit groupe brandissant les portraits d'un candidat indépendant à la sortie de la salle où nous avions animé un meeting. Nous n'avons pas voulu répondre par la même violence, car on en assez de la violence», a-t-il tenté de minimiser l'incident au Théâtre régional de Annaba. Face à une assistance composée majoritairement de travailleurs de l'administration locale, le patron du MPA, qui est venu la veille depuis la France avec Amar Ghoul, ministre des Transports, à bord d'un avion d'une compagnie étrangère, a tiré à boulets rouges sur Hamrouche – sans citer son nom –, car il veut faire intervenir l'armée alors que dans le passé il était partisan d'un état civil et du «qui tue qui ?». «Il y a ceux qui veulent faire intervenir l'ANP alors qu'ils étaient contre au début des années 1990 et adeptes du ‘'qui tue qui ?'' Il y a ceux encore qui étaient toujours avec l'ANP et l'appellent aujourd'hui à se retirer du pouvoir.» Derrière le pupitre, Benyounès et Ghoul n'ont pas ménagé aussi ceux qui appellent au boycott du prochain scrutin présidentiel. A ce propos, Amara Benyounès s'est interrogé : «Qu'allons-nous faire le 18 avril, si nous boycottons, la veille, l'élection présidentielle : nous aventurer à faire de l'Algérie la Tunisie, la Syrie, l'Egypte ou encore la Libye ? Nous ne pouvons faire marche arrière, car notre printemps nous l'avons déjà vécu.» Entre intermèdes musicaux et autres «Ya chiat !» qui fusaient sporadiquement dans la salle, Benyounès a réagi en reconnaissant que «toute l'assistance est composée de ‘'chiyatine'' à Bouteflika».