Le code du travail protège-t-il le travailleur selon les standards internationaux ? Qu'en est-il des aspects liés à l'hygiène, la sécurité, la médecine et les accidents de travail ? C'est dans ce sens que la chambre de commerce et d'industrie de la Mitidja (CCIM) a organisé, lundi, une journée d'information sur la médecine de travail (MT). En plus de l'aspect informationnel, l'événement a aussi une visée de formation puisqu'il a rassemblé plusieurs représentants des opérateurs économiques, l'inspection du travail et des experts agréées en comptabilité et des commissaires aux comptes. La présence de plusieurs maîtres-assistants en médecine de travail relevant des CHU de Blida a donné un caractère académique à cette journée d'information. Selon le docteur Zoubida Khoudour, maître-assistante en médecine du travail, la législation algérienne en matière de code du travail est très lacunaire. «La loi cadre en matière d'hygiène, de sécurité et de médecine du travail date de 1988. Dans le contexte actuel de la mondialisation des économies, notre législation est obsolète. A titre d'exemple seulement, en France ils sont à 110 tableaux répertoriant les maladies professionnelles. Nous en sommes encore à 85 ! En France aussi et à titre comparatif, le médecin peut caractériser une maladie qui n'est pas répertoriée au niveau de la nomenclature en vigueur, en tant que maladie professionnelle alors qu'en Algérie nous fonctionnons toujours dans un système fermé», a-t-elle expliqué. Pour M. Benabdelouahab, SG de l'organisation patronale du CEIMI, dans la conjoncture actuelle caractérisée par la mondialisation, le code du travail en Algérie est encore en plein chantier de révision. Problème de statistiques Dans les faits, la coordination entre les différents organismes en rapport avec la gestion de la relation employeurs-employés reste bien en deçà de l'escompté. «J'exhorte l'ensemble des acteurs à renfoncer les aspects liés à la communication et du retour d'expérience en matière d'échange de données entre les chefs d'entreprise, la médecine du travail et l'inspection du travail. Les chefs d'entreprise doivent aussi se rapprocher de l'inspection de travail et de la médecine de travail pour se conformer à l'obligation de contracter des conventions de couverture médicale au profit de leur travailleurs», a lancé Hamid Foufa, commissaire aux comptes à Blida. L'accès aux statistiques pour les besoins d'exploitation dans des études en accidentologie au niveau des services CNAS, selon, Zoubida Khoudour, n'est toujours pas évident. «En ce qui nous concerne, nous en tant qu'universitaires, quand il y a un accident de travail, on lance toujours des enquêtes a posteriori statistique et épidémiologique, mais l'accès aux statistiques reste quand même difficile», déplore-t-elle. Quelque 141 visites inopinées de contrôle au niveau d'entreprises activant au noir sur le territoire de la wilaya de Blida, déclare Bouzar Belaïd, chef de service de prévention, d'animation et de contrôle, se sont soldées par l'identification de 342 travailleurs non affiliés à la sécurité sociale. Un chiffre qui, selon plus d'un, n'est qu'à l'image de l'arbre qui cache la forêt. L'événement sur la médecine du travail n'a pas vu, paradoxalement, la participation officielle des représentants de la direction de santé et ceux de la CNAS de la wilaya de Blida ! «La contribution par une communication d'au moins un représentant de la CNAS aurait apporté un plus en matière de statistiques d'accident de travail (AT) au niveau de la wilaya de Blida, puisqu'ils sont détenteurs de chiffres», a déploré Kerrouche Rabah, directeur de la CCIM.