La veuve de Ali Mécili a indiqué, dans un communiqué rendu public le 31 mars 2014, que la cérémonie de recueillement annuel en hommage à la mémoire de son époux sera organisée le 13 avril au cimetière parisien Père Lachaise. Paris De notre correspondant Annie Mécili s'adresse à tous ceux qui se reconnaissent dans le combat de Ali André Mécili en leur demandant de se retrouver «plus nombreux que jamais, le 13 avril à 14h30, pour conjurer le désespoir et nous recueillir sur sa tombe». La porte-flambeau du combat de vérité concernant l'assassinat de l'ancien n°2 du Front des forces socialistes (FFS) a profité de cette déclaration pour s'attaquer frontalement au régime algérien, particulièrement aux pro-Bouteflika. Elle regrette qu'à la veille de l'élection présidentielle du 17 avril, certains soutiennent «le plus sérieusement du monde» qu'ils voteront «pour Bouteflika, mort ou vivant». Mme Mécili ne comprend pas qu'après «tant de vies sacrifiées et parmi ces vies celle de Ali Mécili, combattant avec Hocine Aït Ahmed pour la démocratie et les droits de l'homme, assassiné le 7 avril 1987 par la Sécurité militaire algérienne», on arrive à ce niveau médiocre de la vie politique en Algérie. «Tout ça pour ça !» a-t-elle commenté. «Hier, on faisait déjà voter les morts et, aujourd'hui, on pourrait donc aller jusqu'à voter pour un mort. Les historiens qui, plus tard, se pencheront sur l'histoire de l'Algérie apprécieront à leur juste valeur de telles avancées démocratiques», a-t-elle ironisé. La compagne du combat de maître Mécili jusqu'à sa mort, rappelle les mots du dernier éditorial de son mari pour le journal Libre Algérie, qu'il avait fondé. Cet écrit, 27 ans après sa publication, est malheureusement toujours d'actualité. «Habitués qu'ils sont à toutes les farces électorales qui ont émaillé l'histoire de l'Algérie depuis 1830, les Algériens et les Algériennes préfèrent se taire sur le sujet. Lorsqu'ils se déplacent pour déposer leur bulletin dans l'urne, peu importe d'ailleurs ce qui est imprimé sur ce bulletin, ils s'empressent aussitôt de justifier leur geste en brandissant le fameux tampon qu'il faudra peut-être montrer demain pour voir aboutir toute démarche administrative», écrivait. Mécili, ajoutant, en dénonçant le trucage des élections : «Si le pouvoir avoue aujourd'hui plus de 25% d'abstention à Alger et Oran et au moins 15% de bulletins nuls, c'est tout bonnement pour cesser de se couvrir totalement de ridicule en continuant à faire voter les morts, les handicapés et les malades mentaux qui s'entassent dans les asiles d'aliénés ressemblant fort à des camps d'internement…»