La maison de la culture de Tizi Ouzou, où doit se tenir ce dimanche 6 avril un meeting électoral de Abdelmalek Sellal, représentant du candidat Abdelaziz Bouteflika, a été quadrillée par les services de sécurité dès les premières heures de la matinée. Un groupe d'opposants aux élections, notamment des étudiants ayant pu passer les cordons de sécurité, a tenté de manifester, vers 9h40, devant l'entrée de la maison de la culture et une vingtaine d'arrestations a été opérée par les services de sécurité. Les manifestants brandissaient des cartes et scandaient «pouvoir assassin ! » et « Djazair houra democratia ». Les manifestants arrêtés ont conduit aux commissariat à coté de la maison de la culture et celui du centre ville, ancienne brigade. Un manifestant arrêté à la fenêtre du commissariat proche de la maison de la culture (photo : N. Douici)
La police a placé un dispositif filtrant sur la route menant à l'Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, pour prévenir tout mouvement des étudiants, qui a lancé un appel, il y'a quelques jours, à un rassemblement ce dimanche devant la maison de la culture, pour «dénoncer une farce électorale d'un candidat absent des radars, effectuée avec l'argent du contribuable et dire non à la propagande qui veut faire de notre pays une dictature révolue». Selon notre journaliste sur place, Sellal était déjà à l'intérieur de la salle de la maison de la culture lorsque les arrestations ont été opérées. De nombreux journalistes n'ont pu accéder à la salle. Le directeur de campagne de Bouteflika, aurait transité par le siège de la wilaya, limitrophe de la maison de la culture. Arrestation d'un militant portant le drapeau Amazigh, (Photo : N. Douici) Le dispositif sécuritaire mis en place à Tizi Ouzou, juste après les incidents de Béjaïa, semble avoir porté ses fruits. Durant la nuit, des dizaines de policiers ont été acheminés aux abord de la maison de la culture et aux principaux accès menant au centre ville de Tizi Ouzou. Des jeunes sur place ont distribué des copies de la dernière contribution du général Benhadid. Le meeting a pris fin vers 11h et Sellal a été évacué par une issue proche du siège de la wilaya. Les manifestants devant le stade du 1er novembre à Tizi Ouzou (Photo : N. Douici) Une centaine de manifestants, après s'être rassemblé devant le commissariat du centre ville, a entamé une marche vers l'université, arrachant au passage toutes les affiches de Bouteflika. Tout se passe dans une ambiance "décontractée". Arrivés devant l'université, les manifestants ont tenu un rassemblement avant de se disperser dans le calme. La police a libéré quelques manifestants, mais la majorité des personnes interpellées est toujours dans les deux commissariats de la ville. Les manifestants brulent un portrait géant de Bouteflika (Photo : N. Douici)