Pour et vers une bonne gouvernance ». Tel est le slogan de la commission nationale sur la gouvernance, qui a tenu dernièrement une réunion de travail à Béjaïa, afin d'expliquer le rôle et les objectifs de cette commission, et aussi le mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAED) auquel l'Algérie a adhéré en 2003. La rencontre s'est déroulée en présence du wali, du président de l'APW, de quelques présidents d'APC, de chefs d'entreprises et de représentants d'associations. Installée officiellement en mars 2005, cette commission travaille pour l'élaboration, en plus de son plan d'action, d'un rapport national d'autoévaluation sur quatre volets, à savoir politique et démocratie, économie, gouvernance des entreprises, et enfin sur le développement économique et social. Ces axes ont constitué les principaux thèmes de débats dans les ateliers, qui ont été animés avec les principaux acteurs lors de la réunion en question. « Le but est de recueillir des informations sur la gouvernance au niveau local et collecter les différentes suggestions », a déclaré Mme Keradja, la présidente de la commission. Cette base de données constitue, selon elle, la première étape du MAED ,en attendant d'autres rencontres prévues dans ce sens avec des ministres, partis politiques, parlementaires, représentants de la société civile et des hauts responsables. Pour connaître l'expérience de la wilaya de Béjaïa dans le domaine, le directeur de la planification et de l'aménagement du territoire (DPAT) a fait lecture d'un rapport sur la situation de tous les secteurs et programmes d'équipement publics, en soulignant « la volonté de l'Etat de concrétiser une dynamique de croissance économique, la promotion du développement durable et l'amélioration du cadre de vie des populations ». Selon ledit directeur, malgré les efforts faits par différents organismes de la wilaya pour la bonne exécution des programmes, des insuffisances persistent à cause des différentes contraintes qui faussent les prévisions. Des contraintes qui sont notamment liées à l'absence d'assiettes foncières devant accueillir des programmes d'équipements publics, l'opposition des citoyens au passage de projets par leurs terrains ( canalisations d'AEP, réseaux d'assainissement, réseau d'électricité, routes,...). Ajouté à cela, l'insuffisance de la phase de maturation de ces projets, ainsi que la mauvaise estimation de leurs coûts, induisant généralement des réajustements souvent importants par rapport à la réalité financière du marché. « On a beau parler des sommes importantes allouées à la région pour son développement, il n'en demeure pas moins que si l'on veut réellement une bonne gouvernance, il faut qu'il y ait volonté politique et décentralisation » a déclaré le président de l'APC de Darguina. Le président de l'APC d'Amalou a, quant à lui, mis le doigt sur le problème de la transparence au niveau de la gestion. « Il faut qu'il y ait un droit de tout contrôler » a-t-il déclaré.