La propagation de la maladie virale Ebola au sud du Mali, où l'on avait dénombré 3 cas, n'est pas sans faire du bruit en Algérie, notamment à Tamanrasset. Réputée pour être une maladie des plus graves se manifestant par une fièvre hémorragique, Ebola, du nom d'une rivière dans la République démocratique du Congo où fut recensé le premier cas en 1976, reste sans doute une menace dans cette région de transit qui enregistre un important flux de migrants, y compris ceux issus des zones à risque, dont la Guinée et le Liberia, où l'on a relevé respectivement 95 et 7 décès, depuis le mois de janvier, dus à cette épidémie. Cependant, la question relative à l'éventuelle propagation de ce virus en Algérie semble «prématurée et précoce compte tenu du climat et des moyens de prévention dont dispose notre pays», assure le directeur de la santé et de la population (DSP) de la wilaya de Tamanrasset, Amar Bensnouci, affirmant que «le comité d'experts installé par le ministère de tutelle s'est réuni dernièrement pour évaluer les risques et du coup prévoir les mesures à entreprendre afin d'agir en conséquence. Pour l'instant, aucune menace n'est à signaler, à en croire les déclarations avancées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS)». Plus rassurant, le DSP a fait savoir que les centres de contrôle de Tinezaouatine et d'In Guezam «redoublent de vigilance en attendant les nouvelles instructions du ministère quant à la nature des moyens à mobiliser» pour faire face à ce virus qui serait, selon des statistiques, responsable de 1200 morts en Afrique centrale et dont le taux de létalité peut atteindre jusqu'à 90%. A la question sur les dispositions prises par la DSP de Tamanrasset, M. Bensnouci répond succinctement qu'«on ne peut agir que sur instruction de la tutelle afin d'éviter les investissements inutiles». S'exprimant sous le couvert de l'anonymat, un médecin de l'hôpital de Tamanrasset explique que la maladie Ebola – virus transmissible par contact direct avec le sang, les sécrétions, les organes ou des liquides biologiques des sujets infectés – est loin d'être une menace pour l'Algérie eu égard aux moyens de lutte mis en place. Ce qui n'est pas le cas malheureusement pour les pays voisins qui sont fragilisés économiquement par l'hydre des guerres et des rébellions. Pour savoir si la population de l'Ahaggar est informée sur cette maladie, nous nous sommes rapprochés de quelques habitants. Cependant c'était du charabia pour eux, d'autant qu'ils sont plus concentrés et «figés» sur l'après-17 avril.