En 2008, le groupe Lafarge a pris le contrôle de la cimenterie d'Oggaz et a supprimé 270 postes d'emploi en cinq ans. Des ouvriers de la cimenterie d'Oggaz (Mascara), en exploitation par Lafarge, sont en grève de la faim depuis maintenant 34 jours. Des syndicalistes autonomes affiliés au Snapap et des défenseurs des droits humains, dont ceux de la LADDH, organiseront aujourd'hui, à 10h, un sit-in devant le siège de Lafarge, à Bab Ezzouar (est d'Alger). Ils exigent «l'application des lois de la République» et dénoncent «les harcèlements et le déni des droits des travailleurs». Regroupés au sein du comité national de soutien aux travailleurs de Lafarge en grève de la faim, les militants ont décidé d'organiser des actions «vu l'abandon des travailleurs par l'Etat et l'UGTA». «La centrale syndicale a gelé le syndicat d'entreprise», souligne le comité, qui déplore le silence des autorités. Le comité explique que «les atteintes aux droits des travailleurs ne peuvent en aucun cas être reléguées par rapport aux conditions posées par les investisseurs, qu'ils soient étrangers ou nationaux». Le comité de soutien aux travailleurs en grève appelle «à tous ceux et toutes celles qui refusent le néo-colonialisme de venir participer à ce rassemblement».L'élan de solidarité ne s'est pas fait attendre. Le mouvement Barakat a indiqué hier qu'il prendra part au sit-in. «La défense des droits des travailleurs et la dénonciation de la politique néocolonialiste des multinationales figurent dans notre combat. Nous condamnons fermement le licenciement abusifs des ouvriers», souligne Sid Ali Kouidri, porte-parole du mouvement. Pour sa part, l'Union syndicale solidaire (USS) apporte «tout son soutien et condamne sans réserve les répressions antisyndicales dont ils sont victimes par la transnationale Lafarge». Notons que «c'est en 2008 que l'entreprise Lafarge a pris le contrôle de la cimenterie de Oggaz. Elle a supprimé en 5 ans 270 postes d'emploi. La production du site n'a cessé d'augmenter pour atteindre des niveaux record», selon L'USS. «Les ouvriers ont à subir une augmentation des charges de travail, l'arrogance de la direction et l'abandon des promesses de participation aux bénéfices sous forme de primes», écrit l'USS.