Le Forum des chefs d'entreprises (FCE) met les bouchées doubles dans la promotion de la destination Algérie pour les capitaux arabes. En prévision de la 10e édition du congrès de l'Union des hommes d'affaires arabes, qui aura lieu du 12 au 14 novembre à Alger sous le thème « L'Algérie : carrefour de l'investissement arabe », Omar Ramdane, président du FCE, a indiqué, hier lors d'une conférence de presse tenue à Alger : « C'est la première fois, depuis la création de cette institution en 1997, qu'un congrès se consacre exclusivement au pays hôte, et non aux échanges interarabes. » Annoncé en grande pompe, cet événement, qui regroupera plus d'un millier de congressistes, s'illustrera, selon le président du FCE, par le nombre et la qualité des délégations des différents pays arabes. Et comme pour signifier que la rencontre d'Alger ne sera pas une rencontre ordinaire, où le côté festif et protocolaire prendra le dessus, le président du FCE a affirmé que son organisation veut « un congrès pragmatique ». « Il faut qu'il y ait des résultats dès la fin du congrès », a-t-il estimé. Se voulant une rencontre où toutes les parties, médias et hommes d'affaires notamment, donneront une meilleure image du pays et montrer les opportunités qu'offre l'économie algérienne à l'investissement étranger, notamment arabe, le président du FCE a indiqué que, désormais, « il y a une nouvelle dynamique dans le pays, puisque, dit-il, en une semaine, il a été décidé d'ouvrir les dossiers de la promotion des investissements, et ce, en décidant de revoir la loi sur les investissements ainsi que le foncier industriel ». « Nos propositions sont prises en compte par le gouvernement, ce qui est de bon augure », a-t-il indiqué. Brahim Ben Djaber, président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) a indiqué, pour sa part, qu'une cellule sera installée au niveau de la chambre, après la tenue du congrès, et qu'elle sera une sorte de banque de données pour les investisseurs, comme elle leur servira de guide afin de les orienter vers les ministères et les organismes concernés. Le président du FCE, énumérant les entraves à l'investissement national et étranger en Algérie, fera remarquer qu'outre les obstacles bureaucratiques, le marché informel continue à être un sérieux problème, puisque, dit-il, « il représente près de 40% de l'économie nationale ». A propos du foncier industriel, un des problèmes récurrents liés à l'investissement dans le pays, Omar Ramdane a estimé que le forum a proposé la création de zones industrielles ou de projets d'investissement en dehors des grandes villes, estimant qu'avec l'autoroute Est-Ouest, « on créera autant qu'on voudra de zones industrielles, 300 à 400 ». Omar Ramdane, pour qui « la plus grande pauvreté de l'Algérie réside dans les ressources humaines », a, d'autre part, estimé que les investissements arabes ont réussi en Algérie, citant le cas d'Orascom, de Watanyia, de Sidar et d'autres investisseurs arabes. Le président du FCE a expliqué que « depuis le 11 septembre 2001, il y a eu une nouvelle destination des fonds arabes, notamment vers des pays comme l'Egypte, le Liban... » Et d'ajouter : « Le pétrole se vend bien, les pays du Golfe ont engrangé quelque 400 milliards de dollars de bénéfices, et ce, au moment où des pays arabes connaissent des grands booms d'investissements. » Pour rappel, en 2005, les échanges interarabes n'ont guère dépassé les 4 milliards de dollars. Selon une étude d'Anima concernant les investissements dans la région Méda, 15% des projets, mais 28% des montants annoncés sont issus du Golfe et devient le deuxième émetteur d'IDE, avant les Etats-Unis. Auparavant, ces capitaux arabes sont beaucoup plus orientés vers les places américaines et européennes. Enfin, et pour revenir à la 10e édition du congrès de l'Union des hommes d'affaires arabes, et à propos du coût du congrès, Omar Ramdane, sans même pouvoir l'estimer, s'est contenté de dire qu'outre l'aide du gouvernement et celle du sponsoring de grandes entreprises privées et publiques, il a été arrêté des droits de participation pour chaque congressiste.