Selon Lafarge Algérie, les éléments suspendus étaient à l'origine d' «une série d'actes délictueux graves» et qu'elle a agi «conformément au règlement intérieur de l'entreprise». Lafarge Algérie a réagi, hier, au mouvement social déclenché par nombre d'employés de la cimenterie d'Oggaz, implantée dans la wilaya de Mascara. Dans un communiqué adressé à notre rédaction, la direction de Lafarge Algérie a indiqué que «dans le courant des mois de novembre et de décembre 2013, 17 employés de la cimenterie ont commis une série d'actes délictueux graves, consistant notamment en un blocage du site industriel par l'usage de la violence, la molestation de cadres présents et des dégradations matérielles substantielles de l'installation industrielle d'un site stratégique pour l'économie nationale». Lafarge Algérie estime dans son courrier qu'«aucune société ou institution économique ne tolérerait que ses actifs industriels soient ainsi menacés, ses employés sujets à intimidation et placés sous la menace de violence physique sur leur lieu même de travail». En guise de sanction, la direction du groupe français affirme avoir suspendu 15 de ces employés en décembre 2013, et ce, «conformément au règlement intérieur de l'entreprise et en parallèle aux plaintes déposées contre eux auprès de tribunaux nationaux», alors que deux autres, «coupables de s'en être pris physiquement à des cadres de la compagnie, ont été condamnés en première instance pour ces faits et dûment licenciés». Cependant, l'affaire n'est pas restée à ce stade, puisque, indique-t-on, «plusieurs éléments de ce groupe d'ex-employés ont pris l'initiative, début mars, d'installer – de manière illégale – un campement à proximité de l'usine d'Oggaz où ils ont déclaré entamer une grève de la faim», relève la direction de Lafarge Algérie, indiquant même y avoir alors «déployé, pour leur bénéfice, un suivi médical quotidien». En même temps, Lafarge Algérie soutient avoir «déployé tous ses efforts pour qu'une solution soit trouvée à cette situation, et ceci avant même l'issue finale des procédures judiciaires». C'est ainsi que deux des 17 grévistes, qui ont décidé de faire amende honorable en quittant le mouvement, ont pu être réintégrés sur un des sites de l'entreprise dans le pays, apprend-on auprès de la chargée de communication de Lafarge Algérie. Les 15 autres, poursuit l'entreprise, «ont malheureusement persisté dans une attitude radicale, opposant un refus ferme aux différentes médiations proposées, la dernière en date étant celle initiée sous l'égide de M. le wali de Mascara, en coopération avec l'UGTA. Leur attitude négative a ainsi conduit à l'échec de la médiation tentée par la commission de wilaya, laissant peu de choix à la compagnie». La société déplore «que quelques tiers, étrangers à la société civile locale, dépourvus d'une bonne connaissance des faits et sans doute mus par d'autres intérêts que ceux de ces 15 personnes, aient encouragés ces derniers dans leur intransigeance, contre leur propre intérêt, contribuant à l'échec des médiations».Lafarge Algérie affirme par ailleurs avoir «toujours agi avec un esprit et des valeurs citoyennes, attachée au respect des lois, au développement de ses collaborateurs ainsi qu'à la promotion de relations harmonieuses avec toutes les parties prenantes».