Si le prochain scrutin se déroule dans la transparence, il y aura un deuxième tour et étant la principale force politique organisée, je serai au deuxième tour.» C'est là une certitude de l'unique candidate à la prochaine joute électorale. Louisa Hanoune croit en ses capacités et en celles de sa formation qui l'a portée pour se présenter à l'élection du 17 avril. Lors d'une conférence de presse animée hier au siège de sa formation, Hanoune a dressé un bilan de sa campagne électorale qu'elle qualifie d'être une «réussite». Elle a relevé que tout au long de la campagne, sa formation politique n'avait pas recouru aux propos «blessants et insultants et aux discours régionalistes ni appelé à l'intervention étrangère pour créer une transition politique dans le pays, comme l'avaient fait certains». Sa stratégie de campagne, dit-elle, a consisté en la confrontation des idées et des programmes. «Nous avons mené une campagne propre avec un argumentaire politique inattaquable. Nous n'avons fait appel ni aux courtisans ni aux arrivistes et encore moins aux revanchards qui veulent déstabiliser le pays», explique la candidate à la magistrature suprême. Cette campagne, de l'avis de Mme Hanoune, a permis, encore une fois, de démontrer que la femme algérienne n'est pas «inférieure» et qu'au contraire, elle est dotée d'une capacité «d'endurance extraordinaire», pouvant relever tous les défis se présentant à la société. La leader du Parti des travailleurs a osé, dit-elle, tenir tête et a pu contourner les pièges de ses détracteurs. Elle revient, à cet effet, sur les incidents qui ont entaché son meeting dans la région de Ouargla et accuse ouvertement Tahar Belabes qui s'est érigé, selon elle, en porte-parole pas seulement des chômeurs du Sud mais de toute la population de cette ville, d'avoir instruit des gamins pour chahuter et perturber son meeting. «Contrairement aux autres candidats et leurs représentants, j'ai tenu mon meeting et parlé pendant plus d'une heure, et ce, en dépit des agitateurs envoyés par Tahar Belabes. Ce dernier est aux abois, c'est pour cette raison qu'il procède de la sorte», assène Louisa Hanoune. D'après elle, les agissements de Tahar Belabes, qui a des liens étroits avec les organisations étrangères et l'association Rachad, la confortaient dans ses propos : l'Algérie «pourrait sombrer dans l'anarchie et le désordre», fruit «d'un complot machiavélique et savamment» préparé par des organisations voulant la déstabilisation du pays. La leader du PT n'a pas aussi ménagé son rival dans cette course à la magistrature suprême. Elle accuse les partisans de Benflis d'avoir tenté de «saboter» ses meetings dans les régions de Batna et Khenchela, mais ses supporters et les cadres de son parti ont déjoué ce «complot». L'unique candidate à l'élection du 17 avril a chargé le candidat Benflis, qualifiant son programme «de creux». Interrogée, par ailleurs, sur les échanges qui ont eu lieu entre le président sortant et le ministre des Affaires étrangères espagnol, Mme Hanoune a d'abord rappelé que toutes les réformes politiques initiées par le président sortant ont échoué avant de préciser : «Je pense que Bouteflika ne s'est pas plaint auprès de son hôte espagnol, il a dressé un constat, mais au demeurant c'est maladroit de sa part.»