L'Agence nationale d'édition et de publicité (ANEP) a pris une décision inattendue à l'encontre des deux quotidiens Djazaïr News et Algérie News. «Une journée après la fin de la campagne électorale, la plus houleuse qu'ait connue l'Algérie indépendante, le pouvoir panique et passe brutalement à l'action pour étouffer toute voix discordante qui ne chante pas les louanges d'un quatrième mandat au profit d'un président impotent. Une décision politique d'une extrême gravité vient d'être prise par les hautes autorités du pays à l'encontre des deux journaux Djazaïr News et Algérie News. L'administration de l'ANEP a reçu des directives d'interdire la publicité étatique aux deux organes de presse qui semblent déranger les tenants du chaos», indique un communiqué rendu public hier. Les deux médias dénoncent «une mesure prise sans raison tangible ni motif apparent». «En sus, les deux journaux n'ont été destinataires d'aucune notification préalable. Ce procédé digne des pratiques staliniennes vise l'étouffement financier des deux quotidiens et renseigne, on ne peut mieux, sur les restrictions à la liberté d'expression et sur les visées inavouées de museler la presse indépendante et les lignes éditoriales qui ne partagent pas le discours du quatrième mandat», est-il ajouté. Djazaïr News et Algérie News observent que «cela dénote également le climat délétère dans lequel évolue la presse, contrairement au discours officiel et à ses allégations s'agissant de l'épanouissement et du développement des médias et de la presse écrite. En réalité, le pouvoir en place veut un scrutin censitaire pour s'offrir un quatrième mandat sur un plateau d'argent, en l'absence de témoins gênants qui pourraient démasquer les manœuvres machiavéliques». Les deux quotidiens, appartenant à Hmida Ayachi, «condamnent énergiquement une disposition tyrannique qui vise à mettre aux pas un autre son de cloche que celui que prônent les partisans du quatrième mandat». Par conséquent, un appel est lancé pour interpeller «toutes les forces vives et démocratiques de la nation à agir et à se mobiliser contre la fermeture des derniers espaces de liberté chèrement acquis après des années de lutte».