Après la longue épreuve terroriste endurée durant les années 1990, les habitants de la région font face au manque de commodités de base qui peuvent leur assurer un cadre de vie décent. La commune de Sidi Naâmane, à 10 km au sud-ouest de Tizi Ouzou, n'arrive toujours pas à retrouver ses repères pour se lancer dans le développement économique. Cette municipalité relevant de la daïra de Draâ Ben Khedda, abrite plus de 12.000 habitants issus de 17 villages. Dépourvue de plusieurs commodités de base, qui peuvent assurer un cadre de vie décent pour sa population, la commune enregistre une morosité, y compris au chef-lieu. Les salles de soins disséminées dans les villages et le chef-lieu communal enregistrent un manque en personnel comme en équipements médicaux, d'où la galère quotidienne pour les malades. A chaque fois qu'une nécessité d'urgence s'impose, les patients se retrouvent dans la contrainte de se déplacer vers la polyclinique de Draâ Ben Khedda, distante de 7 kilomètres. A ce propos, le maire de Sidi Naâmane, Zoubir Abderrahmani, nous dira : «Les salles de soins sont fonctionnelles avec le minimum, à cause notamment de manques qu'elles accusent en encadrement médical et paramédical, ainsi qu'en équipement». Concernant le problème de l'eau potable auquel sont confrontés les villageois, notamment en été, il avoue : «Malgré que Sidi Naâmane trône au dessus de nappes d'eau, cela n'épargne pas la population des aléas de l'insuffisance dans la distribution de l'eau. Les services de l'ADE n'arrivent toujours pas à éradiquer ce problème. La commune est certes alimentée par le barrage de Taksebt, mais le problème se pose dans le refoulement ; d'où la nécessité de réhabiliter la boucle de chaînes de refoulement». Le raccordement des foyers au réseau du gaz naturel se fait toujours attendre dans plusieurs villages de la commune et ne semble pas prêt à se concrétiser. «La réalisation du projet du gaz, lancé depuis 2011, dans certains villages, à l'instar de Zeboudj Kara, de Boumhala ou d'Imekhlaf, traîne continuellement à cause de la défaillance de l'entreprise de réalisation», explique le P/APC. L'autre calvaire des citoyens est également celui de l'aménagement urbain ; l'état des routes reflète en effet le désarroi du citoyen. Les voies reliant l'ensemble des villages, ainsi que celles du chef-lieu communal, sont très dégradées. La population attend impatiemment les promesses des autorités concernées pour le revêtement de ces voies, notamment au chef-lieu de la commune. Au sein de l'exécutif communal, qui a hérité d'énormes retards en matière de développement, l'on estime qu'on ne peut, présentement, revêtir ces voies avant l'achèvement des travaux de canalisations de l'AEP et du gaz. Selon des jeunes rencontrés au centre de Sidi Naâmane, «le dernier bitumage des ruelles de ce chef-lieu remonte à 1987. Depuis, les choses ne font que traîner». Non loin du siège de l'APC, se trouve une salle de jeunes, réalisée, à l'origine, pour être une maternité, nous ont indiqué des jeunes rencontrés sur place. Cette bâtisse, conçue en deux paliers, abrite également le bureau du cadastre, celui du comité local du Croissant rouge (CRA), ainsi qu'un local pour la campagne électorale. Elle renferme des salles de sports pour les jeunes athlètes et de couture pour la formation de jeunes filles. «Cette auberge endure un manque en moyens financiers, en équipement technique et pédagogique. Comme elle appartient à l'APC, nous y faisons juste un travail de proximité. C'est pour cette raison d'ailleurs que nous avons suggéré aux autorités locales de la mettre sous la responsabilité de la direction de la jeunesse et des sports», nous indique son directeur, Amar Abderrahmani, qui espère de la sorte, un équipement adéquat afin de la mettre à la disposition exclusive des activités culturelles, sportives et de formation pour la jeunesse. A proximité de la mairie, existe une ancienne et vaste maison de jeunes, mais celle-ci est squattée depuis des années, ainsi que son assiette, par des familles sans logements. Sa restitution est attendue par les jeunes de la localité où l'oisiveté bat son plein; la plupart des jeunes sont des chômeurs, d'autant qu'aucun projet de développement n'y est lancé pour espérer la création de l'emploi. «Ici, c'est l'enclavement. Au lieu de consacrer pour notre localité des programmes spéciaux en vue de donner un nouveau souffle au développement, c'est l'abandon à notre sort», dira Hamid, un jeune de 25 ans.