Accueillie tout au début avec un certain recul, voire une pointe d'étonnement, la lumineuse idée d'instituer de nouvelles règles de nature à assouplir les conditions matérielles du mariage et réduire les lourdes charges inhérentes à sa célébration fait son bonhomme de chemin dans l'ensemble de la daïra de Teleghma. La perspective pour les célibataires endurcis de convoler en justes noces et à moindre coût semble si attractive qu'elle s'est étendue à la wilaya de Oum El Bouaghi (Souk Naâmane et Aïn M'lila). « L'idée en elle-même, appuyée par la direction des affaires religieuses, a jailli un certain 15 juillet 2004 à l'initiative des imams et de quelques chouyoukh de la région qui tiendront des séances de sensibilisation, à l'issue desquelles des recommandations seront données en ce sens. » La dot (esdaq) plafonnée à 60 000 DA, assortie de 2 q de laine, n'est point une vue de l'esprit, mais une réalité qui fait son ancrage dans cette partie de la wilaya de Mila. Entre autres mesures encourageantes, il a été convenu (sans contrainte ni pression) de l'abolition de l'étalage ostentatoire du trousseau (el djaria dans le jargon local) de la mariée afin de préserver l'intimité des deux conjoints. Un juste retour aux traditions matrimoniales appliquées, selon des imams interrogés, par 75% des candidats au mariage. La ripaille et la prodigalité sont, à leur tour, remisées au placard et les convives devront se contenter d'une chorba et d'un couscous succulents. « Ces coutumes alimentaires, affirment nos interlocuteurs, sont suivies à hauteur de 98% par les familles mariant leur progéniture. » Il n'est plus question aussi d'indisposer le voisinage et les personnes âgées ou malades, dès lors que les sérénades bruyantes et les festivités ne s'étaleront pas au-delà de minuit. Une bonne recette à méditer, d'autant plus qu'elle s'inscrit en droite ligne avec les préceptes de l'Islam qui interdit le faste, l'excès et le gaspillage.